Entretien avec l’Abbé Benoît Paul-Joseph,
de la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre
Pourquoi aimer la Messe traditionnelle?
Qu’appelle-t-on la messe traditionnelle ou messe de Saint-Pie V ou forme extraordinaire du rit romain ?
Ces différentes appellations désignent la messe romaine antérieure à la réforme demandée par le Concile Vatican II et mise en place en 1970.
La terminologie a été précisée en 2007 puisque le pape Benoît XVI, a déclaré qu’il y avait désormais 2 formes liturgiques de l’unique rit romain : la forme ordinaire (messe célébrée à partir du missel réformé en 1970) et la forme extraordinaire (messe célébrée à partir du missel de Saint Pie V)
Avant de parler de la messe traditionnelle, pouvez-vous nous rappeler les grands principes de la liturgie ?
Fondamentalement, la liturgie, c’est le prolongement de la prière de Jésus à son Père quand il était sur la terre et qui continue ici-bas par l’Eglise, et à laquelle participent donc tous les membres de l’Eglise.
La liturgie est donc la prière officielle de l’Eglise, son culte public qui s’exprime à travers des rites sacrés, au premier rang desquels se trouvent les sacrements et, au cœur, le Saint-Sacrement, le Sacrement de l’Eucharistie.
Quelles sont les raisons qui expliquent le profond amour pour la messe traditionnelle ?
La messe traditionnelle exprime mieux, c’est-à-dire plus adéquatement, à travers la profondeur de ses prières, la clarté de ses symboles et la richesse de ses rites, la nature de la messe, c’est-à-dire le renouvellement du sacrifice de la Croix.
Par les rites de préparation durant la première partie de la messe, par les prières de l’offertoire, par les nombreux signes de croix, le caractère sacrificiel de la messe est mieux manifesté dans la forme extraordinaire du rit romain que dans sa forme ordinaire.
De même, la présence réelle de Notre-Seigneur dans l’Eucharistie est exprimée et rappelée adéquatement par les nombreuses génuflexions, par le silence pendant tout le canon de la messe, le fait que le prêtre garde le pouce et l’index joints après la consécration ou encore la manière de recevoir la sainte eucharistie.
Après il y en a d’autres, importantes, mais qui ne sont pas propres à la messe traditionnelle car elles sont également prévues par le missel du bienheureux Paul VI : L’orientation du prêtre à l’autel, le latin et la communion sur la langue.
Pourquoi la messe traditionnelle est-elle un formidable moyen missionnaire ?
Parce qu’elle exprime très clairement la foi de l’Eglise et protège la foi dans les âmes grâce à la richesse de sa liturgie.
Un adage latin dit « On croit comme on prie », c’est-à-dire que notre façon de prier, à la longue, influe sur notre foi : soit la fragilise et l’affaiblit si elle n’est pas assez riche, soit la soutient et la développe si elle est suffisamment substantielle et conforme à la foi que l’on professe.
Bibliographie – Pour aller plus loin :
– « La messe commentée » Abbaye de Fontgombault – éditions Petrus a stella
– Encyclique « Mediator Dei » sur la sainte liturgie – Pie XII
– « Tournés vers le Seigneur » – Editions Sainte Madeleine – Mgr Klaus Gamber
– Lettre apostolique : Summorum Pontificum en forme de Motu proprio sur l’usage de la liturgie romaine antérieure à al réforme de 1970 – Benoît XVI