Entretien avec l’Abbé Benoît Paul-Joseph,
de la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre
Pourquoi le sacrifice du Christ est-il le plus parfait ?
Dans le sacrifice du Christ il y a une absolue unité entre :
- le Christ qui offre et Dieu auquel son sacrifice est offert (le Christ est le Fils de Dieu consubstantiel au Père)
- Celui qui offre et la réalité offerte (le Christ est le prêtre et la victime)
- Entre celui qui offre et le peuple pour qui il est offert
(le Christ est le nouvel Adam qui récapitule toute l’humanité en son unique personne)
C’est ce qui fait la perfection du sacrifice du Christ qui satisfait ainsi de façon surabondante pour les péchés du genre humain.
Que faut-il entendre par satisfaction ?
Dans le vocabulaire théologique, la satisfaction est la compensation ou la réparation d’une offense par l’acceptation d’une peine afflictive offerte à la personne offensée.
Le sacrifice de NS est satisfactoire en tant qu’il a une valeur de compensation auprès de Dieu offensé par le péché.
Est-ce que la confession exonère le pécheur de la réparation des fautes commises ?
La confession (sacrement de pénitence) –pourvu qu’elle soit validement reçue – efface toutes les fautes commises par le pénitent et lui redonne la grâce sanctifiante si jamais il l’avait perdue.
Néanmoins, bien que toutes les fautes soient réellement effacées et que la personne ne mérite plus l’enfer (elle est rentrée en grâce) il lui reste à expier une peine temporelle en raison de cette inclination au péché qui demeure après la réconciliation avec Dieu et également en raison des conséquences temporelles des fautes qui demandent à être réparées.
Si Dieu est miséricordieux pourquoi nous faut-il réparer nos fautes ?
C’est un devoir de justice : par le sacrement de pénitence, Dieu nous accorde largement son pardon, mais nous autre devons, comme fruit naturel de notre contrition, rectifier cette tendance désordonnée qui nous pousse à commettre des péchés et réparer les conséquences de nos fautes.
N’est-ce pas le but du purgatoire de nous purifier avant d’entrer au paradis ?
Effectivement, ce « chemin pénitentiel », il nous est possible –et préférable – de l’accomplir ici-bas, mais si une personne en état de grâce meurt, sans avoir suffisamment réparé ses fautes pardonnées, l’Eglise professe qu’elle doit expier au purgatoire la peine temporelle due pour ses péchés, afin de pouvoir entrer en présence de Dieu. Seule une âme parfaitement sainte peut se tenir en présence de Dieu.
Pouvons-nous aider les âmes du Purgatoire, notamment à travers les indulgences ?
L’indulgence est la rémission devant Dieu, à certaines conditions fixées par l’Eglise, de la peine temporelle due pour les péchés déjà pardonnés. En puisant dans les mérites infinis de la Rédemption (dont elle dépositaire et dispensatrice), l’Eglise peut appliquer aux âmes des indulgences qui réparent la peine temporelle due aux péchés.
Or, en vertu de la communion des saints, les âmes de l’Eglise militante peuvent, à certaines conditions, demander et obtenir des indulgences partielles ou plénières pour les âmes de l’Eglise souffrante.
Bibliographie – Pour aller plus loin :
– Manuel des indulgences : normes et concessions. Librairie vaticane – Editions Lethielleux – Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 599-623 – Editions Pocket
– Somme de théologie IIIa pars Q46 à Q49 – Saint Thomas d’Aquin – Editions du Cerf
– « Le Sauveur et son amour pour nous » – R.P. Garrigou-Lagrange o.p. – Editions du Cerf