Communiqué de Notre-Dame de Chrétienté
Le 31 décembre 2022, le pape Benoît XVI a remis son âme à Dieu.
Notre Dame de Chrétienté s’associe à la prière de toute l’Église pour le repos de son âme, et reçoit précieusement le vœu que formulait le pape émérite dans son testament spirituel : « restez fermes dans la foi ! Ne vous laissez pas troubler ! ».
L’engagement de ce grand théologien pour la défense de la doctrine catholique et pour sa transmission fidèle allait de pair avec son grand respect et amour de la sainte Liturgie. Benoît XVI a ainsi incarné l’adage traditionnel : lex orandi, lex credendi ; la prière liturgique est l’expression de la foi.
Nous rendons grâces à Dieu pour les multiples fruits du pontificat de Benoît XVI, et spécialement pour l’œuvre de pacification liturgique qu’il a souhaitée en promulguant le Motu Proprio Summorum Pontificum, afin de libéraliser la célébration de la messe traditionnelle, jamais abrogée. Notre Dame de Chrétienté se souvient des paroles fortes que le futur pape prononçait en 2001 à ce sujet :
« Pour souligner qu’il n’y a pas de rupture essentielle, que la continuité et l’identité de l’Église existent, il me semble indispensable de maintenir la possibilité de célébrer selon l’ancien Missel comme signe de l’identité permanente de l’Église. C’est pour moi la raison fondamentale : ce qui était jusqu’en 1969 la liturgie de l’Église, la chose la plus sacrée pour nous tous, ne peut pas devenir après 1969 – avec un positivisme incroyable – la chose la plus inacceptable […]. Il n’y a pas de doute qu’un rite vénérable comme le rite romain en vigueur jusqu’en 69 est un rite de l’Église, un bien de l’Église, un trésor de l’Église, et donc à conserver dans l’Église. »
En ces temps difficiles, où il semble que plus que jamais, « la barque de Pierre prend l’eau de toute part », il nous appartient désormais de recueillir l’héritage spirituel, théologique et liturgique de Benoît XVI, de rester fermes dans la foi, de garder l’espérance par laquelle nous serons sauvés (Spe salvi), et d’œuvrer, dans la charité de la vérité (Caritas in veritate), pour que le Christ règne et que les hommes reconnaissent que Dieu est, et qu’il est amour (Deus caritas est).
Notre-Dame de Chrétienté
Hommage du cardinal Raymond Burke « à l’occasion de la mort du pape émérite » :
C’est avec les plus profonds sentiments de tristesse et de gratitude que j’ai appris la nouvelle du décès du Pape émérite Benoît XVI. Il est triste de perdre la compagnie terrestre d’un Successeur de Saint Pierre qui, même après son abdication de la charge pétrinienne, a continué à être une source de nombreuses grâces pour l’Église, en particulier par l’offrande de ses prières et de ses souffrances pour tant de besoins de l’Église de notre temps. En même temps, je suis profondément reconnaissant à Dieu tout-puissant pour la vie de Joseph Ratzinger. Celui-ci a répondu fidèlement à la vocation à la sainte prêtrise, jusqu’à accepter le poids inimaginable de servir comme évêque de l’Église universelle, et il a mis ses talents considérables entièrement au service du Christ Bon Pasteur comme prêtre et évêque agissant en sa personne pour l’enseignement, la sanctification et le gouvernement du troupeau du Père, et finalement comme Vicaire du Christ sur terre. Il était un enseignant particulièrement doué de la foi catholique, avec une appréciation particulière de l’expression la plus élevée et la plus parfaite de la foi : le Culte divin. Son enseignement sûr, notamment en ce qui concerne la sainte Liturgie, demeure un héritage durable et vivant.
J’ai eu l’honneur de le servir en tant que Préfet du Suprême Tribunal de la Signature Apostolique. Lors de mes rencontres avec lui, alors qu’il était encore Pontife Romain et après son abdication, j’ai toujours été impressionné par son intelligence et sa connaissance extraordinaires, associées à une douceur rappelant celle du Christ. Il a vraiment servi, selon les mots inspirés de sa devise épiscopale, comme l’un des « cooperatores veritatis » [« compagnons de travail dans la vérité »] de Notre-Seigneur (3 Jn 8).
Je vous invite à prier avec moi pour le repos éternel de son âme immortelle. Qu’il repose en paix.
Raymond Leo Cardinal BURKE