Pèlerin, entends-tu ? Alors regarde, regrette, répare !
Merci Monseigneur, pour cette messe d’envoi et votre homélie !
Merci au Père Henri de la Hougue, curé de St Sulpice, pour son accueil bienveillant en ce jour.
Bienvenue aux prêtres, consacrés, séminaristes qui prennent le départ et accompagnent le pèlerinage pour servir vos âmes.
Bienvenue aux cadres et bénévoles qui sont à leurs postes. A tous, bon courage.
Quittons avec calme et rapidité l’église ensuite, pour obliger ceux qui nous aident et nous accueillent ; cette paroisse, et les forces de l’ordre qui encadreront la colonne des marcheurs et véhicules.
Ami pèlerin,
Joyeux anniversaire, car c’est le 40ème pèlerinage de Chartres !
C’est aussi le 150ème anniversaire d’une loi des hommes en faveur de Dieu. La décision de bâtir un sanctuaire national au Sacré Cœur de Jésus.
Paris!
C’est Lutèce de St Denis (l’évêque, pas le stade)! de Ste Geneviève ! De St Louis, St Vincent de Paul, et tant d’autres ! Capitale de la France.
C’est aussi hélas, Babylone, terre de péché et de désordre[1]. « J’étends mes mains tout le jour vers ce peuple incrédule ; il me rejette et me contredit [2]»
C’est enfin Ninive[3], avertie rudement en 1870, convertie publiquement au Sacré Cœur en amende honorable. La basilique du vœu, sanctuaire d’adoration et de réparation sur le Mont des Martyrs est son point culminant, avant la Tour Effel. « Et moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tout à moi ». « Ils regarderont vers celui qu’ils ont transpercé [4]» !
Pèlerin, écoute l’effigie du Sacré Cœur, relique de St Charles de Foucault; elle te parle au coeur…
Au Golgotha, je suis frappé, et ouvert. A Paray le Monial, à Montmartre, je frappe.
Oui, je frappe à la porte de chaque cœur, de ton cœur[5]. Ici, maintenant…
Mais pas seulement. Je frappe à la porte des nations, au cœur des Nations.
Ne suis-je pas leur seul, leur unique Roi[6]?
Oui, mon Cœur est l’espoir et le salut des nations ; hier, aujourd’hui et demain.
Pèlerin, entends-tu ? Alors regarde, regrette, répare!
Regarde !
Sous les pavés, le sable promis n’est pas celui de la plage, mais du désert.
Désert inhospitalier, hostile et stérile. Celui du monde sans Dieu.
« Les enfants gâtés qui ont fait mai 68 dirigent ce monde depuis 50 ans[7] ». Ils ont jugé, condamné, rejeté « l’héritage de siècles chrétiens, avec leurs prodiges de miséricorde et de sacrifice[8] »… Que reste-t-il à faire ? L’effacer totalement, s’il se pouvait ? Tu comptes en toi ou autour de toi les coups et blessures; la Cancel culture et le wokisme – le légalisme servile de masse, avec sa médiocrité et sa désesperance[9]… – la déconstruction, la pulverisation du mariage, de la famille et du couple – l’amour humain profané, animalisé – l’éducation et école ensauvagées – l’autorité profanée entre dureté et faiblesse coupable – enfin, le rejet du vulnerable déclaré inexistant, parce qu’indésirable; l’ancien, l’handicapé, l’incurable et l’enfant à naître. Pire que tout, l’incapacité à se défendre contre le mal, ne serait-ce qu’en l’appelant par son nom[10].
« Les œuvres de l’esprit humain, quand elles ne craignent pas Dieu, se révèlent être de terribles maîtres[11]».
Regrette !
Avant toi, tant d’autres ont mesuré l’avancée de ce désert en eux, autour d’eux. Le vide du cœur qui déserte le Sacré Coeur… La faim, la soif du cœur qui cherche.
« Un homme avait 2 fils… le plus jeunes s’en alla dans un pays lointain… Il gaspilla tout son héritage… Oui, jeune, je suis allé loin de vous, loin de votre maison, de vos autels, de votre Eglise, dans un pays éloigné, le pays des choses profanes, de l’incrédulité, de l’indifférence,… Oh! Qu’il est douloureusement loin de vous, ce pays-là ! J’y suis resté longtemps, 13 ans, dissipant ma jeunesse dans le péché et la folie[12]». Comme St Charles de Jésus, quitte ce désert, maintenant; frivolité, bruit, consumerisme, papillonage et curiosité, esprit de rébellion. Partage la lucidité retrouvée, la contrition, la confession qui ramène à Dieu, la joie profonde. Ces 3 jours sont une occasion unique de le faire, une oasis au désert ; ne passe pas à côté!
Répare !
Pas d’oasis sans une source. La source intarissable, c’est le Sacré Cœur. « Celui qui a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive ![13] » Tu puiseras les grâces de pardon et réparation. Par ta confession, ta participation à la Ste Messe, ta communion, ton effort offert, ta charité fraternelle envers tous. Réparer, c’est aimer pour compenser le manque d’amour.
Ecoute et suis l’appel de Chartres, l’appel du Sacré Coeur; « appel profond de choses plus élevées, plus brûlantes et plus pures que celles offertes par la société de consommation, la publicité, l’abrutissement culturel et intellectuel, l’étourdissement du progrès technologique[14] ».
2 ans de restriction ont creusé ton désir spirituel. Tu sais le besoin, l’urgence salutaire de prendre ce nouveau départ! Allons, en route, de tous tes pieds, toute ta voix, tout ton coeur!
Procedamus in pace… avançons dans la paix, au Nom du Seigneur!
[1] Isaïe, 21,9 et Apocalypse, XIV, 8.
[2] Romains, X, 21.
[3] Jonas III.
[4] Jean XII, 32 – et XIX, 37.
[5] Apocalypse, III, 20.
[6] Antienne O, 22 décembre, Bréviaire Romain. Pie XI, encyclique Quas Primas.
[7] Monseigneur David MACAIRE, Message pastoral d’Avril 2022.
[8] Alexandre SOLJENITSYNE, Discours de Harvard, 1975.
[9] Idem.
[10] Ibidem.
[11] Ibidem.
[12] St Charles de Foucault, Commentaires sur les Evangiles.
[13] Jean VII, 37.
[14] SOLJENITSYNE, idem.