Chers pèlerins,
Quand une société en vient à donner crédit à une théorie aussi loufoque et dangereuse que la théorie du « gender», c’est qu’elle est tombée très bas. Il est temps de retrouver le sens de la complémentarité entre l’homme et la femme. Je vous invite à y réfléchir, là où cette complémentarité est le mieux manifestée : dans le mariage… Arrêtons-nous, tout d’abord, sur le mariage tel qu’il a été voulu par Dieu dès l’origine ; puis, nous en verrons les déviations actuelles, avant de voir, en conclusion, ce que nous pouvons faire pour le défendre.
I. LE MARIAGE DANS LE DESSEIN DES ORIGINES
Lorsque les pharisiens interrogent Jésus sur la possibilité pour un homme de répudier sa femme, Jésus leur répond : « Vous n’avez donc pas lu que le Créateur, au commencement, les fit homme et femme et qu’il dit : Pour cette raison l’homme quittera son père et sa mère ; il s’attachera à sa femme et les deux seront une seule chair ? De sorte qu’ils ne sont plus deux mais une seule chair. Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni. » (Mat 19, 4).
Si nous voulons réellement entrer dans une meilleure compréhension du mariage, comme union naturelle d’un homme et d’une femme, il nous faut suivre le conseil de Jésus et faire pèlerinage à ce « commencement » auquel Il nous renvoie. Dieu nous a créé à son image et ressemblance (Gn 1, 27), il nous a donné la double mission d’emplir la terre et de la dominer (Gn 1, 28). C’est dans ce cadre que le mariage est institué par Dieu. Le mariage est, en effet, communion de personnes. Cette communion suppose une complémentarité, qui elle-même suppose une différence…Quelle merveille, chers amis ! Attardons-nous ici sur trois éléments constitutifs du mariage : la complémentarité, la fidélité et la fécondité.
1. La Complémentarité
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul, dit Dieu dans la Genèse, c’est pourquoi je vais lui faire une aide qui lui soit assortie » (Gn 2, 18). Dès l’origine, Dieu a voulu l’homme et la femme différents en vue d’une complémentarité. Cette différence est donc inscrite dans notre nature humaine ; elle est constitutive de notre personne ; elle relève de l’être, ce qui revient à dire qu’elle est “ontologique” : on ne peut y porter atteinte sans attenter à notre être profond. Un
homme est homme jusqu’au bout des doigts, une femme est femme jusqu’au bout des cheveux ! La différence entre un homme et une femme se retrouve à tous les niveaux de l’être : physique, physiologique, psychologique, intellectuel, spirituel… Tout l’agir en est imprégné.
Les conséquences du péché originel font que ces différences sont parfois difficiles à assumer. On les vit davantage dans un climat de concurrence que de complémentarité. Elles deviennent alors source de conflits : on ne se comprend pas ou on ne comprend pas l’autre… Souvenons-nous, alors, que ces différences sont richesse pour le couple comme pour la société tout entière.
2. La fidélité
En tant que communion des personnes, le mariage exprime le don total que chacun fait de soi à l’autre. Il ne saurait donc exister sans une promesse de fidélité. Jésus nous le redit : « Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni » (Mt 19, 4). Cette fidélité est, elle aussi, voulue par Dieu dès l’origine. On ne saurait s’en détacher sans porter atteinte à notre nature. Créés par amour et pour aimer, nous ne pouvons-nous réaliser que dans le don de nous-mêmes.
Ce don suppose un engagement de notre volonté, et nous engage donc à la fidélité.
On oppose souvent fidélité et liberté ; c’est une erreur. C’est justement la liberté qui nous donne la capacité de nous engager en toute responsabilité ; c’est elle qui nous permet de nous donner totalement, que ce soit dans le mariage ou dans la vie consacrée. C’est dans la mesure où nous sommes libres que nous pouvons tenir cet engagement. La fidélité est le signe de notre liberté. Dans un couple, la fidélité est même la gardienne de notre liberté : il n’y a pas
de chantage à la rupture et toute difficulté peut alors devenir tremplin vers un amour plus grand. Bien entendu, cette fidélité dans le couple suppose unité et exclusivité.
3.La fécondité
Dès l’origine, Dieu donne un ordre à nos premiers parents : « Croissez et multipliezvous » (Gn 1, 28). La fécondité physique du couple suppose la différence sexuelle. L’Homme, créé à l’image et ressemblance de Dieu, devient participant de l’œuvre de la création, et par ordre divin, il est même procréateur ! Dieu passe par le couple pour appeler des êtres à la vie, il passe aussi par lui pour sauver des âmes et les conduire à la sainteté. Mais la fécondité du couple
dépasse l’ordre physique : que ce soit dans l’éducation des enfants, dans les relations sociales qu’il tisse ou dans les œuvres qu’il soutient, la complémentarité de l’homme et de la femme sera nécessaire à l’équilibre et au rayonnement du couple.
II. LES DEVIATIONS ACTUELLES
Le mariage est d’institution divine. Élevé au rang de sacrement par Notre Seigneur, il revêt une dignité extraordinaire : il devient signe de l’alliance entre le Christ et l’Église tout en réalisant ce qu’il signifie ! Comment s’étonner alors qu’il ait ses faussaires et ses destructeurs… C’est le propre de ce qui a de la valeur… Les faussaires du mariage vont nous présenter un mariage dénaturé dans l’un ou l’autre des trois éléments qui le constituent et donc attenter soit à
la complémentarité, soit à la fidélité, soit à la fécondité…
1. Les atteintes à la complémentarité homme / femme
En ce qui concerne tout d’abord les atteintes à la complémentarité homme / femme, elles trouvent un paroxysme dans la théorie du « gender ». L’impact de cette théorie est impressionnant ! À notre stade de connaissance génétique, on sait que toutes nos cellules sont marquées féminine ou masculine et ce, dès la conception. Et on veut nous faire croire que l’identité sexuelle relève d’un choix subjectif personnel !
Comment en sommes-nous arrivés là ? Il semble que l’humanité soit victime d’une sorte d’anesthésie progressive. Il fallait un certain nombre d’étapes intermédiaires avant d’arriver au « gender ».
- La première consistait à défendre une égalité stricte entre l’homme et la femme. On ne parle plus alors d’une égalité en dignité, mais d’une égalité mathématique qui nie la spécificité de chacun. La personne est supplantée par l’individu, la voie est libre pour tous les mouvements féministes. Le résultat est concluant : la femme est dénigrée en tant que mère, les tâches ménagères sont méprisées, la femme et l’homme deviennent interchangeables…
- La deuxième étape supposait de prôner une égalité entre hétérosexualité et homosexualité. Tout devient question de choix personnel. On brandit la bannière de la tolérance contre tous ceux qui osent porter un jugement moral et ce faisant, on enferme son prochain dans un comportement contre nature qui ne pourra jamais donner le bonheur…
- Cette deuxième étape étant franchie, la voie était libre pour la théorie du gender…
2. Les atteintes à la fidélité
En ce qui concerne maintenant les atteintes à la fidélité dans le mariage les étapes sont faciles à repérer. On a dans un premier temps ouvert une brèche en proposant le divorce en cas de faute grave, c’était faire passer l’idée que le mariage pourrait être dissout.
Puis on a multiplié les cas, jusqu’à ce qu’on puisse même divorcer par consentement mutuel. L’indissolubilité du mariage est anéantie, la fidélité du couple devient une notion subjective à contenu variable.
À quoi bon alors se marier ? Le concubinage se développe, le pacs fait son apparition, ici et là on prône alors l’amour libre… L’amour qui ne prend pas appui sur l’engagement des volontés à se donner et à vouloir le bien de l’autre ne peut pas être libre. Il est sous la menace de deux égoïsmes qui risquent fort de l’anéantir à un moment ou à un autre.
Cette menace est particulièrement accrue à une époque où la pornographie fait tant de ravages… Comment être fidèle quand on est asservi à sa sexualité ? D’où l’importance d’une bonne éducation à l’amour dans la chasteté.
3. Les atteintes à la fécondité
Le mariage, union naturelle d’un homme et d’une femme ouvre le couple à la fécondité. Là encore, les faussaires sévissent et ils ne manquent pas d’idées : contraceptifs, abortifs d’une part, insémination artificielle et fivette d’autre part … Dans notre société de consommation où tout s’achète et se monnaye, tout nous est dû … et même l’enfant dont on est prêt à disposer comme on l’entend. Écoutons la sagesse de l’Église qui nous supplie de respecter le lien qui
existe entre acte conjugal et procréation. Appuyons-nous sur ses enseignements pour vivre une paternité et une maternité responsables… Nous ne pourrons être durablement heureux si nous ne suivons pas le Christ, source du vrai Bonheur.
Chers pèlerins,
N’ayons pas peur de réagir pour défendre le mariage comme union naturelle d’un homme et d’une femme. Ce mariage relève de la loi naturelle inscrite dans le cœur de tout homme. Enlevons tous les décombres qui l’enfouissent !
Le Christ nous demande d’être dans le monde, sans être du monde. Prenons quelques instants de silence pour repérer ce qui, en nous, est peut-être du monde. Regardons cela par rapport à notre vie ou par rapport à notre façon de voir les choses… Vivons comme le Christ nous y invite ! Ne tardons pas à nous former ! Témoignons par notre vie plus encore que par nos paroles. Puisons dans les sacrements la force qu’il nous faut pour avancer…