LA VOCATION SACERDODALE
«Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères Simon, dit Pierre, et André son frère qui jetaient les filets dans la mer, car ils étaient pêcheurs. Et, il leur dit “Suivez moi et je vous ferai pêcheurs d’hommes’, eux, aussitôt, laissant leurs filets, le suivirent »
Matthieu IV 18, 19
Dieu appelle
Ce texte, à lui seul, exprime bien le mystère de la vocation sacerdotale. Celle-ci est le mystère de Dieu qui appelle les hommes à Le suivre pour être sur terre, d’autres Christ, pêcheurs d’hommes, comme Jésus.
“Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et je vous ai institués pour que vous alliez et que vous portiez du fruit” (Jean, XV, 16)
La réponse reste libre…
Pour l’accomplissement de son plan salvifique, Dieu se choisit des hommes pour travailler à sa vigne, sa voix se fait entendre à des âges différents, dans des circonstances fort multiples, mais, pourtant, cette voix dit la même chose : “Viens, suis moi”. Celui qui entend cette voix intérieure peut aisément pressentir le merveilleux de cet appel divin. Pourtant, la liberté reste entière et il en est qui ne répondent pas à cette secrète invitation.
“Car, beaucoup sont appelés, mais peu sont élus” (Mt, XXII, 14)
“Jésus, ayant fixé son regard sur lui, l’aima et lui dit : »il te manque une chose va, vends tout ce que tu as, donne le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel ; puis, viens et suis moi” Mais, lui, assombri à cette parole, s’en alla, attristé, car il avait de grands biens.” (Marc, X, 21 et 22)
pour devenir « Alter Christus »
Répondre à cet appel, pour être par Lui, avec Lui et en Lui “Alter Christus”, c’est donner sa vie chaque jour pour donner la vie divine par le saint sacrifice de la Messe, la prédication de l’Evangile et les sacrements.
“Tout grand prêtre pris d’entre les hommes est établi pour les hommes en ce qui regarde le culte de Dieu, afin d’offrir des oblations et des sacrifices pour les péchés. “ (Hb, V ,1 )“Et, nul ne s’arroge cette dignité, il faut y être appelé de Dieu , comme Aaron” (Héb, V, 4).
“Allez par tout le monde et prêchez l’Evangile à toute le création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné” (Marc, XVI, 15 et 16).
“En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s’il ne renaît de l’eau et de l’esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu “ (Jean, III, 5).
“Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura plus jamais soif, bien plus, l’eau que je lui donnerai, deviendra en lui une source d’eau jaillissante pour la vie éternelle” (Jean, IV, 14).
“Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement et le pain que je lui donnerai est ma chair pour la vie du monde “ (Jean, VI, 51).
“Recevez l’Esprit Saint : ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus“ (Jean, XX, 22 23)
“Quelqu’un parmi vous est-il malade, qu’il appelle les prêtres de l’Eglise et que ceux-ci prient sur lui, en l’oignant d’huile, au nom du Seigneur. Et la prière de la foi sauvera le malade” (Jacques, V, 14)
Prêtre et victime sur l’autel
L’homme choisi par Dieu pour être ‘alter Christus’ doit apprendre à se conformer chaque jour davantage à ce qu’il est et à ce qu’il enseigne et devenir, lui même, comme son maître, prêtre et victime sur l’autel.
“Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renonce lui même, qu’il prenne sa croix et me suive. Car, celui qui voudra sauver sa vie, la perdra, et celui qui perdra sa vie, à cause de moi et de l’évangile, la sauvera “ (Marc, VIII, 34)
Aimer c’est tout donner…
“Il est hors de doute que Jésus-Christ a présenté à tous ses disciples les plus hautes exigences pour se mettre à sa suite. Dans ce contexte, il a demandé des dispositions plus profondes encore à ceux qu’il a appelés à la tâche apostolique. Pierre, André, Jacques et Jean ont tout laissé pour suivre le Christ (Mc I, 16-20), lequel exalte le célibat embrassé comme un don divin qui permet de mieux se vouer au Seigneur d’un cœur sans partage“ (Sacrée Congrégation pour l’éducation catholique, orientations sur l’éducation au célibat sacerdotal. Numéro 10, Rome, 1974).
Ainsi, celui que Dieu appelle est invité à vivre le célibat du Christ avec l’ascèse sacerdotale que cela implique.
“Il y a des eunuques qui se sont eux-mêmes rendus tels à cause du Royaume des Cieux. Qui peut comprendre comprenne“. (Mt, XIX, 12)
avec joie
Le célibat implique une prudence, la garde du cœur, un combat parfois difficile; mais “il a une valeur positive évidente comme disponibilité totale à l’exercice du ministère sacerdotal et comme moyen de consécration à Dieu sans que le cœur soit partagé ; il a une valeur de signe, de témoignage de l’amour presque paradoxal pour le Royaume des cieux. (..) » . “Si le célibat est vécu dans l’esprit de l’Evangile, dans la prière et la vigilance, avec pauvreté, joie, mépris des honneurs, amour fraternel, c’est un signe qui ne peut demeurer longtemps caché; il annonce efficacement le Christ même au hommes de notre temps.” (Orientations sur l’éducation au célibat sacerdotal, numéro 9).
Un prêtre qui vit pleinement de la chasteté du Christ est un prêtre heureux et dont la charité est rayonnante et féconde.
LA VOCATION RELIGIEUSE
Auprès de Jésus, il n’y avait pas que les Apôtres, il y avait aussi sa mère et les saintes femmes ; “Il cheminait par les villes et les bourgs, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du Royaume de Dieu ; et les Douze étaient avec lui, ainsi que quelques femmes qui avaient été guéries d’esprits mauvais et de maladies: Marie, surnommée la Magdaléenne de laquelle étaient sortis sept démons; Jeanne, femme de Khouza intendant d’Hérode, Suzanne et plusieurs autres qui les assistaient de leurs biens.” (Lc, VIII, 1-3)
Pour être au service du Christ…
Ces saintes femmes, elles aussi ont reçu un appel intérieur du Christ Sauveur ; non pour être prêtre, ‘alter Christus’, mais pour être ses servantes et ses épouses. Le récit de saint Luc sur Marthe et Marie (Lc X, 38-42) exprime bien la double dimension de service et de contemplation propre à cette vocation religieuse: Marthe servait et Marie restait aux pieds de Jésus pour écouter sa parole. Ces deux femmes, par des voies différentes, ont entendu et ont répondu à la voix de l’Epoux: “Mon bien Aimé a pris la parole, Il m’a dit : “Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens.” (Cantique des cantiques II, 10)
à l’exemple de la Sainte Vierge.
La sainte Vierge, elle-même a rempli ces deux offices de la virginité consacrée ; à Nazareth, elle a rendu près de Jésus et de Joseph tous les bons offices de la mère et de l’épouse sans négliger, bien sûr, la part principale : celle qui consistait pour elle à méditer les mystères de son Fils (Lc lI, 51) et à demeurer auprès de lui, dans ses succès et surtout dans ses moments de solitude.
“Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie femme de Clopas et Marie de Magdala.” (Jn, XIX, 25)
La donation doit être sans retour,
Pour ces deux vocations à la vie consacrée, celle du sacerdoce ou celle de la vie religieuse, Jésus a donné un enseignement clair. L’âme qui a dit oui doit le dire une fois pour toutes et sans retour sur soi :
“Je vous suivrai, Seigneur, mais permettez-moi de faire mes adieux à ceux de ma maison. Jésus lui dit: ‘Celui qui, ayant mis la main à la charrue regarde en arrière, n’est pas propre au Royaume de Dieu.” (Lc IX, 62)
“Ce n’est pas en disant: ‘Seigneur, Seigneur, qu’on entrera dans le Royaume des cieux, mais en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux.” (Mt VIl, 21 .)
elle est exigeante,
Cette volonté de Dieu réclame la fidélité à la donation et demande bien des renoncements à la volonté propre ; mais, pour celui qui aime Dieu plus que tout, “de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses forces”, aucune épreuve ne reste insurmontable, et les sacrifices consentis et offerts généreusement produisent la sainteté et la joie.
mais grande sera la récompense.
“Pierre se prit à lui dire : « Voici que nous avons tout quitté pour Vous suivre », Jésus répondit : “Je vous le dis, en vérité, nul n’aura quitté maison, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs à cause de moi et à cause de l’Evangile, qu’il ne reçoive le centuple dès maintenant, au temps présent en maisons, frères, sœurs, mères, enfants et champs, avec des persécutions et, dans le temps à venir, la vie éternelle » . (Marc X 28-30)
Hélas, “la moisson est grande, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson.” (Mt IX, 37-38 ).
Devant la multitude des brebis sans pasteur, devant “le mystère d’iniquité” qui œuvre chaque jour davantage (I Thess. Il, 7), devant l’avancée terrifiante des ténèbres de l’incrédulité, de l’apostasie des nations et du péché sous toutes ses formes, supplions Notre-Seigneur de nous envoyer des ouvriers à sa moisson.
Institut du Christ Roi Souverain Prêtre