« Il leur proposa une autre parabole, disant : le royaume des deux est semblable au grain de sénevé qu’un homme prend et sème dans son champ : c’est la plus menue de toutes les semences ; mais quand il a levé, il est plus grand que toutes les plantes ; il devient un arbre, en sorte que les oiseaux du ciel viennent chercher leur repos sur ses branches » .
(Mt 13)
La comparaison de la semence est si heureuse et si riche d’harmonies secrètes que le Seigneur ne croit pas l’avoir épuisée encore (…) « Comment figurerons-nous, se demande-t-il, le Royaume de Dieu ? En quelle parole le transposerons-nous ? Comparons-le au grain de sénevé qu’un homme prend et sème dans son jardin ou dans son champ ». Cette parabole nouvelle a pour dessein de parquer le contraste qui existe entre les commencements de l’Église et les splendeurs de son entier développement.
(…) Qu’est-ce, à l’origine que l’Église ? Une pauvre crèche, une maison de Nazareth, une prédication simple et contestée, douze pêcheurs, cent vingt personnes réunies dans le cénacle et priant ensemble. C’est quelque chose de tout petit, un grain de sénevé, la plus menue des semences qu’un cultivateur puisse jeter en terre. Mais voici que le grain de sénevé monte, monte ; il dépasse, et de beaucoup, tout ce qui croît dans le jardin ; il devient un arbre et pousse de grands rameaux, en sorte que sous son ombre et sur ses branches les oiseaux du ciel viennent chercher leur repos et leur demeure (…).
Dom Delatte
(L’Évangile de Notre Seigneur Jésus-Christ)