Chers pèlerins, chers amis,
Entendez-vous bien ? C’est le Christ qui vous parle et qui vous dit «amis», car, au cours de ce pèlerinage, « je vous fais connaître tout ce que j’ai entendu de mon Père ». (Jn 15,15) « C’est pour que vous restiez libres que je vous ai libérés, Moi, votre Seigneur et votre Dieu ». (Gal 5,1)
Au service de cette liberté, moi Jésus, J’ai inventé la famille. Ah ! Je vois : les kilomètres vous ont fatigués ; vous avez du mal à faire le lien entre votre liberté et la famille.
Alors, écoutez bien, Je vais vous expliquer ma propre liberté, puis la vôtre comme son image, et ensuite la famille comme lieu où votre liberté grandit et s’exerce. Retenez déjà que la clef de tout, c’est la générosité. Je vous dirai ensuite comment l’exercer dans votre propre famille ou dans celle que vous vous préparez peut-être à fonder.
La liberté divine
Donc primo, ma propre liberté divine :
Écoutez bien, car c’est le Secret du Roi, le Secret de notre Bonheur éternel dans la Trinité…, et du vôtre si vous le voulez ! Regardez les splendeurs de la Création : tout cela, c’est pure gratuité. Nous, la Sainte Trinité, Nous n’en avions pas besoin pour être heureux : l’Amour incréé que Nous sommes à Trois circule de toute Éternité entre Nous sans obstacle, Nous comblant sans mesure. Mais voilà, Nous, Père, Fils et Saint-Esprit, Nous sommes comme ça :
infiniment libres, Nous exerçons Notre liberté par un débordement de générosité. La générosité infinie, c’est Notre manière d’être : « Le Père aime le Fils et Il a tout remis entre Ses mains, car c’est sans mesure qu’Il donne Son Esprit ». (Jn 3,34-35) La générosité, c’est le secret de Notre Bonheur car « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. » (Act 20,35).
La liberté humaine
Secundo, votre liberté :
Moi, Jésus, Je vous ai créé à mon image et ressemblance, capable de poser des actes volontaires sous l’éclairage de votre raison en conformité avec la nature des choses. Je vous ai voulu capables de dire oui à la Vérité et au Bien et d’agir en conséquence ; en fin de compte, Je vous ai voulu capables de vous donner généreusement, capables de connaître et d’aimer. Voilà votre liberté.
Évidemment, cela signifie aussi que vous pouvez choisir de dire non, de ne pas faire le bien qui vous ferait grandir en amour et de faire le mal ; c’est ce qui s’appelle abuser de sa liberté et « la faire tourner en prétexte pour la chair ». Et vous savez bien ce que cela produit : « fornication, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haines, discorde, jalousie, emportements, disputes, dissensions, scissions, envie, orgies, ripailles et choses semblables », comme le dit saint
Paul (Gal 5,13-21). Triste esclavage !
Donc, votre liberté c’est votre force au service de votre générosité, votre trésor le plus précieux ! Et comme Moi, Jésus, Je vous aime, J’ai voulu vous donner une famille, pour que ce trésor puisse germer en fruits d’éternité.
La famille au service de la liberté
Tertio donc, la famille au service de la liberté :
La famille, Je l’ai inventée comme premier espace où l’amour puisse circuler.
D’abord, entre l’homme et la femme qui, par leur complémentarité, sont appelés à se donner librement l’un à l’autre, exclusivement et pour toujours, dans une générosité semblable à ma générosité divine.
Ensuite, dans cet épanchement de leur amour, par le don de la vie à de nouveaux enfants. Leur éducation a pour but ultime de les rendre capables de se donner à leur tour pour entrer dans ma Joie divine. Votre famille, c’est le lieu où vous avez pu percevoir pour la première fois le visage de Mon Amour. Son reflet dans l’amour de vos parents, l’un pour l’autre et pour leurs enfants, vous aura marqués sans même que vous vous en rendiez compte. Ainsi, vous avez grandi au contact d’un amour qui, en s’offrant à vous, vous menait sur le même chemin.
Je sais bien que vous avez pu faire aussi l’expérience de leur désamour, et parfois jusqu’à la haine. Je sais qu’on a pu vous apprendre jusqu’au contraire de l’amour, cet égoïsme de vampire qui fait de l’autre une proie à exploiter au maximum. Avec vous, J’en ai souffert… J’ai vu vos larmes et Je sais vos blessures…
C’est pour cela que Moi, Jésus, Je suis venu sur terre et que J’ai donné ma vie sur la Croix. Pour que personne ne soit plus prisonnier de ces caricatures de l’amour, J’ai offert ma vie en sacrifice, obéissant jusqu’à la mort, pour que chacun puisse connaître mon vrai Visage et devenir ainsi libre, jusqu’à pouvoir se donner totalement, gratuitement et sans retour.
L’exercice de la liberté dans la famille
Quarto enfin: comment allez-vous pouvoir exercer votre liberté dans votre propre famille ?
Grand-père ou grand-mère, le temps est venu de protéger les familles de vos propres enfants, en y infusant cette tranquille bienveillance capable d’unir là où il y a division ; sachez donner le conseil de sagesse quand il est nécessaire, mais en toute douceur et patience. Votre amour pour les vôtres est vital pour l’équilibre de leur foyer. Tous doivent trouver auprès de vous réconfort et encouragements. Soyez le phare silencieux qui les sauvera des périls du monde. Préparez votre départ pour que vos enfants ne se déchirent pas après. Bienheureux les artisans de paix sera votre devise !
Papa ou maman de grands enfants, laissez-leur progressivement l’espace qui est juste et donnez-leur votre confiance, pour que leur liberté puisse grandir. Dites-leur avec courage la vérité sur le bien et le mal, mais en respectant toujours leur liberté. Oui, Je laisse à l’enfant prodigue la possibilité de partir de ma maison et de tomber dans le malheur, parce qu’aimer c’est proposer à l’autre et non lui imposer. Il doit sentir que, quels que soient ses choix et ses bêtises, la porte de votre cœur lui reste grande ouverte, comme celle du Mien lui est ouverte.
Jeune marié, jeune papa ou maman, n’ayez pas peur de donner la vie. Fermez vos oreilles à la peur de l’avenir, à la peur de ne pas être à la hauteur ou d’être confronté à la souffrance d’un enfant handicapé… Rejetez les insinuations diaboliques de la contraception et de l’avortement, qui veulent tuer l’épanouissement ultime de votre liberté. N’ayez pas peur de donner la vie : Je suis toujours avec vous. Soyez émerveillé de la beauté de toute vie, même de celles qui n’ont pas de prix, parce qu’elles n’ont pas de rentabilité aux yeux du monde : celle de l’enfant handicapé, celle de vos vieux parents, celle de vos frères malades physiques ou mentaux… À chacun, Je dis : « Vous avez du prix à mes yeux et je vous aime » (Is 43,4) ; à vous d’en être la preuve auprès de ceux qui souffrent. Alors, votre générosité vous fera prendre conscience de la Mienne à votre égard.
Jeune, garçon ou fille, vous songez à la famille que vous fonderez; vous savez peut-être déjà avec qui ! Dès maintenant, luttez pour vivre dans la générosité et le respect ; sinon vous serez incapable d’en faire l’atmosphère de votre foyer. Pour cela, mûrissez votre sentiment dans le silence, en Ma Présence. Je vous apprendrai à donner votre cœur progressivement, avant de donner votre corps. Le temps des fiançailles est fait pour cela : réservez-vous, afin de pouvoir vous offrir totalement à celui ou celle que vous aimez. Que votre amour naissant ne vous isole pas dans une bulle cotonneuse, mais qu’il diffuse votre joie sur tous les mendiants d’amour qui ne manquent pas autour de vous. Forgez votre volonté avec Ma Grâce ; être généreux demande
des efforts ; mais, d’acte bon en acte bon, vous goûterez la joie de la vraie liberté !
Qui que vous soyez, dans votre famille, soyez Mon Sourire bienveillant pour les vôtres, Sourire inconditionné qui seul peut faire grandir la liberté de l’autre. Ce n’est pas en tapant sur une fleur qu’elle va pousser, mais en lui offrant le soleil, l’eau et l’air qu’elle mendie et en la dégageant avec précaution des mauvaises herbes qui l’envahissent…
Chers pèlerins, chers amis,
C’est bientôt l’heure de la Messe de Pentecôte, rappelez-vous : c’est sans mesure que Je donne Mon Esprit.
Ouvrez grand votre cœur, ne mettez pas de borne à Ma générosité et la vôtre n’en aura pas non plus.
Alors, vous serez libres!