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Consécration à Marie
Consécration mariale, méditons encore
Présence de la Vierge Marie dans l’histoire des nations
En mai 1917, alors que les nations se déchirent dans une guerre totale, alors que la Révolution s’apprête à mener un formidable assaut contre la civilisation chrétienne, le Seigneur envoie au monde la Vierge Immaculée qui demande : « Récitez le chapelet tous les jours afin d’obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre ». Trop souvent marqués par l’erreur naturaliste, nous sommes tentés de penser que la paix des nations et celle des peuples sont des réalités temporelles à la portée de la nature laissée à elle seule. Et pourtant, écrit le P. Calmel, « si nous considérons l’Incarnation par le côté où ce mystère regarde le temporel, nous voyons aussitôt que la Sainte Vierge y tient une place sans équivalent. Qu’il s’agisse de la naissance à Bethléem, de l’éducation à Nazareth, du premier miracle à Cana, la Sainte Vierge a été mêlée au temporel comme seule pouvait y être mêlée la mère du Verbe Incarné ». Qu’ordre temporel et ordre surnaturel soient distincts mais unis, c’est là toute la cohérence catholique.
L’histoire de l’Europe est une remarquable illustration de cette présence de Marie et de son rôle comme facteur d’unité. Il faudrait évidemment commencer par montrer cette présence dans l’œuvre de saint Benoît, promoteur de l’unité spirituelle de l’Europe, ainsi que dans l’œuvre de ses fils, saint Pierre Damien et surtout saint Bernard.
La piété populaire témoigne de ces interventions. Au sanctuaire marial de Mariazell, en Autriche, en mai 2004, lors d’un immense rassemblement des catholiques d’Europe centrale pour une reconnaissance de l’identité chrétienne de l’Europe, le cardinal Schönborn évoquait Marie « attentive à ce dont nous avons besoin et qui nous manque. Elle nous dit cette grande et permanente parole : ce qu’Il vous dit, faites-le ». Ce lieu de pèlerinage à la Magna Mater Austriae, le Lourdes autrichien, est aussi celui de toutes les régions avoisinantes. Le cardinal Mindszenty, à sa mort, souhaita y reposer. Marie, facteur d’unité, c’est le thème également de la prière adressée à Notre-Dame de Monte Lussari, sanctuaire d’origine slovène, en Italie, à proximité des frontières autrichienne et yougoslave : Notre-Dame y est honorée comme Reine des peuples d’Europe.
Comment Marie ne serait-elle pas le ciment d’unité de toutes ces nations qui se sont placées sous son manteau royal ? Marie, Reine de France, regnum galliae, regnum Mariae, titre confirmé par la consécration de Louis XIII. Marie, Reine de Pologne, le pape saint Pie X, ratifiant ce titre en 1904, autorisa cette invocation dans les litanies. La Hongrie revendique Marie pour souveraine depuis le temps de saint Etienne et plus encore depuis le règne de saint Ladislas. La Moravie, la Roumanie s’honorent d’être le « jardin de la Vierge ». Le Portugal a pris pour patronne, en 1643, Marie Immaculée et a restauré sa vie religieuse et politique sous le signe de Notre-Dame de Fatima.
La justice ne règne pas sans la puissance. Marie, Guerrière, comme disent les polonais, Alcazar de la foi, pour les Aragonais vénérant Notre-Dame Del Pilar à Saragosse, Marie céleste capitaine agit avec discrétion, elle agit par le moyen des hommes mais alors leur force est la force de celle qui est « terrible comme une armée rangée en bataille » expression du Cantique des Cantiques que l’Eglise applique à Marie. Marie a ses étendards, ses icônes auprès desquelles marins et soldats se recueillent avant le combat, comme à Lépante. Il y a ces statues portées comme bannières de victoire, telle celle de Notre-Dame de Kazan, proclamée libératrice de la Russie ou celle de Notre-Dame des Batailles portée sur la selle de saint Ferdinand durant ses campagnes. Mais, son arsenal, c’est d’abord le rosaire qui, notamment, triomphera, face à l’invasion musulmane, à Lépante puis à Vienne. Tenant à immortaliser le souvenir de Lépante le pape saint Pie V définit une commémoration annuelle de Sainte Marie de la Victoire, titre que son successeur transforma en Notre-Dame du Rosaire. Après Vienne, le pape Innocent XI étendra à toute l’Eglise, à titre d’action de grâce, la fête du Saint Nom de Marie.
Ces faits ne sont que quelques illustrations. On ne compte pas le nombre de sanctuaires dédiés à Notre-Dame de Pitié, Notre-Dame du Bon Accueil, Notre-Dame du Bon Secours…tous lieux qui témoignent des liens de la Vierge Marie avec son peuple. Enfin, nul ne doute de la présence de Marie, dans l’histoire récente de la France qui connut depuis la rue du Bac (1830) une suite exceptionnelle d’interventions : La Salette, Pontmain, L’Ile Bouchard, directement liées à la vie de la société.
« Dans les dangers pensez à Marie. La suivant, vous ne déviez pas, La priant vous ne désespérez pas, pensant à Elle vous ne sauriez vous égarer, soutenus par Elle, vous ne tombez pas, couverts par Elle, vous ne craignez pas.»
Amiral Michel Berger
ICHTUS
Pour en savoir plus : plaquette AFS n°89
Consécration mariale, méditons encore
Présence de la Vierge Marie dans l’histoire des nations
En mai 1917, alors que les nations se déchirent dans une guerre totale, alors que la Révolution s’apprête à mener un formidable assaut contre la civilisation chrétienne, le Seigneur envoie au monde la Vierge Immaculée qui demande : « Récitez le chapelet tous les jours afin d’obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre ». Trop souvent marqués par l’erreur naturaliste, nous sommes tentés de penser que la paix des nations et celle des peuples sont des réalités temporelles à la portée de la nature laissée à elle seule. Et pourtant, écrit le P. Calmel, « si nous considérons l’Incarnation par le côté où ce mystère regarde le temporel, nous voyons aussitôt que la Sainte Vierge y tient une place sans équivalent. Qu’il s’agisse de la naissance à Bethléem, de l’éducation à Nazareth, du premier miracle à Cana, la Sainte Vierge a été mêlée au temporel comme seule pouvait y être mêlée la mère du Verbe Incarné ». Qu’ordre temporel et ordre surnaturel soient distincts mais unis, c’est là toute la cohérence catholique.
L’histoire de l’Europe est une remarquable illustration de cette présence de Marie et de son rôle comme facteur d’unité. Il faudrait évidemment commencer par montrer cette présence dans l’œuvre de saint Benoît, promoteur de l’unité spirituelle de l’Europe, ainsi que dans l’œuvre de ses fils, saint Pierre Damien et surtout saint Bernard.
La piété populaire témoigne de ces interventions. Au sanctuaire marial de Mariazell, en Autriche, en mai 2004, lors d’un immense rassemblement des catholiques d’Europe centrale pour une reconnaissance de l’identité chrétienne de l’Europe, le cardinal Schönborn évoquait Marie « attentive à ce dont nous avons besoin et qui nous manque. Elle nous dit cette grande et permanente parole : ce qu’Il vous dit, faites-le ». Ce lieu de pèlerinage à la Magna Mater Austriae, le Lourdes autrichien, est aussi celui de toutes les régions avoisinantes. Le cardinal Mindszenty, à sa mort, souhaita y reposer. Marie, facteur d’unité, c’est le thème également de la prière adressée à Notre-Dame de Monte Lussari, sanctuaire d’origine slovène, en Italie, à proximité des frontières autrichienne et yougoslave : Notre-Dame y est honorée comme Reine des peuples d’Europe.
Comment Marie ne serait-elle pas le ciment d’unité de toutes ces nations qui se sont placées sous son manteau royal ? Marie, Reine de France, regnum galliae, regnum Mariae, titre confirmé par la consécration de Louis XIII. Marie, Reine de Pologne, le pape saint Pie X, ratifiant ce titre en 1904, autorisa cette invocation dans les litanies. La Hongrie revendique Marie pour souveraine depuis le temps de saint Etienne et plus encore depuis le règne de saint Ladislas. La Moravie, la Roumanie s’honorent d’être le « jardin de la Vierge ». Le Portugal a pris pour patronne, en 1643, Marie Immaculée et a restauré sa vie religieuse et politique sous le signe de Notre-Dame de Fatima.
La justice ne règne pas sans la puissance. Marie, Guerrière, comme disent les polonais, Alcazar de la foi, pour les Aragonais vénérant Notre-Dame Del Pilar à Saragosse, Marie céleste capitaine agit avec discrétion, elle agit par le moyen des hommes mais alors leur force est la force de celle qui est « terrible comme une armée rangée en bataille » expression du Cantique des Cantiques que l’Eglise applique à Marie. Marie a ses étendards, ses icônes auprès desquelles marins et soldats se recueillent avant le combat, comme à Lépante. Il y a ces statues portées comme bannières de victoire, telle celle de Notre-Dame de Kazan, proclamée libératrice de la Russie ou celle de Notre-Dame des Batailles portée sur la selle de saint Ferdinand durant ses campagnes. Mais, son arsenal, c’est d’abord le rosaire qui, notamment, triomphera, face à l’invasion musulmane, à Lépante puis à Vienne. Tenant à immortaliser le souvenir de Lépante le pape saint Pie V définit une commémoration annuelle de Sainte Marie de la Victoire, titre que son successeur transforma en Notre-Dame du Rosaire. Après Vienne, le pape Innocent XI étendra à toute l’Eglise, à titre d’action de grâce, la fête du Saint Nom de Marie.
Ces faits ne sont que quelques illustrations. On ne compte pas le nombre de sanctuaires dédiés à Notre-Dame de Pitié, Notre-Dame du Bon Accueil, Notre-Dame du Bon Secours…tous lieux qui témoignent des liens de la Vierge Marie avec son peuple. Enfin, nul ne doute de la présence de Marie, dans l’histoire récente de la France qui connut depuis la rue du Bac (1830) une suite exceptionnelle d’interventions : La Salette, Pontmain, L’Ile Bouchard, directement liées à la vie de la société.
« Dans les dangers pensez à Marie. La suivant, vous ne déviez pas, La priant vous ne désespérez pas, pensant à Elle vous ne sauriez vous égarer, soutenus par Elle, vous ne tombez pas, couverts par Elle, vous ne craignez pas.»
Amiral Michel Berger
ICHTUS
Pour en savoir plus : plaquette AFS n°89