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CATHEDRALE DE PARIS
Envoi du pèlerinage le samedi de Pentecôte (3 juin 2006)
par l’Abbé Le Coq
« Lorsque ma sainteté aura resplendi parmi vous, je vous rassemblerai de toutes les régions de la terre. Je ferai couler sur vous l’eau qui purifie, et vous serez lavés de toutes vos souillures. Je mettrai en vous un esprit renouvelé. »
Au nom du Père, du Fils et du saint Esprit, ainsi soit il !
Chers amis pèlerins, mes biens chers frères,
Voilà l’heure ! Le temps est venu de nous lever et de marcher vers le sanctuaire marial de Chartres !
Et au moment de partir de cette autre cathédrale de prière qu’est Notre Dame de Paris, proposons nous pendant ces 3 jours un destin merveilleux, une marche salutaire, un temps nouveau ! Un temps de conversion, un temps comme on n’en a jamais connu même si nous l’avons souvent espérer : le temps du miracle !
Et Jésus dit au paralytique : « Lève toi et marche ». Et le miracle s’est accomplit…
Alors, mes frères, nous aussi, levons nous et marchons…
Marchons : loin de la ville et de ses bruits pour retrouver le chant du silence ou Dieu parle au Cœur.
Marchons : loin de la cité des hommes, de ses modes et de ses sensualités, pour nous approcher de la cité de Dieu et connaître sa tendresse.
Pendant notre pèlerinage, nous avons tous à porter auprès de Dieu quelque chose ou quelqu’un : Notre âme, notre vie, aussi notre famille, nos amis, tel qui doute ou qui n’a pas la foi, une souffrance, une croix…
Nous venons tous porter et demander beaucoup à Celui qui peut tout !
Demandons encore plus ! Ne soyons pas mesquins et prions vers ce Ciel dans lequel les Anges adorent et louent Dieu d’intervenir pour que vienne le miracle annoncé : celui que nous demandons à chaque Messe, dans tant de nos prières: « que votre règne arrive » ! Le Règne du Roi de gloire et de paix. Le Règne qui donnera le bonheur à notre âme…
Alors levons nous et marchons !
Quittons nos habits de tristesse, la lourdeur et la poussière de notre passé et commençons aujourd’hui, une vie nouvelle : une vie avec Dieu. Une vie pour Dieu.
Ce passage d’avant à aujourd’hui, cette marche entre la terre ou nous étions esclave du péché, vers la terre promise de la liberté, de l’éternelle jeunesse des âmes en état de grâce.
Cette marche va nous coûter : il est toujours difficile de déraciner l’état confortable qui nous tenait enchaînés au mal...
N’ayons pas peur d’abandonner le vieil homme pour recevoir beaucoup du Dieu Fort et miséricordieux !
Car qui peut oser se dire chrétien et tolérer , admettre le mal dans ses attitudes et dans sa vie sans chercher à changer de vie ?! La chrétienté, celle qui doit être notre idéal, accessible avec la grâce de Dieu, la chrétienté se paye par la sainteté de chacun de ses membres.
Qui peut croire que se mettre dans la voie de Dieu n’exige pas un renoncement généreux à tout ce qui nous empêchait de le suivre tout entier : « Jésus répondit au jeune homme riche : vends tout ce que tu as et puis viens et suis moi ».
Ami pèlerin, mon frère,
Ta vie fut décevante, navrante, elle n’a pas été à la hauteur de ton idéal et de la vocation éternelle que le sauveur t’avait méritée ? Laisse ici toute amertume, toute désolation et regardes devant toi : droit devant, vers les hautes flèches de Chartres ! Alors que tu scrutes dans les brumes pour les apercevoir, alors que tu te prépares à marcher vers le sanctuaire ou tu espères trouver ce que tu es venu chercher de grâce et de miracles : Dieu te voit déjà ! Il t’a déjà trouvé ce matin de pèlerinage. Et s’il te laisse approcher, s’Il te laisse tituber encore dans la faiblesse de ton corps et la misère de ton âme, il est déjà auprès de toi !
Il te laisse le temps, et agira à son heure. Mais cette heure ne manquera pas de venir. L’heure de Dieu vient, et c’est bientôt, où tremblant, et pleurant peut être en recevant Sa Miséricorde par les mains du prêtre qui marche auprès de toi, sa Grâce triomphera en ton âme nouvelle, trempée dans le Sang du Christ, qui te fera renaître à une vie d’éternelle jeunesse que seules peuvent goûter les vrais enfants de Dieu.
Mais ne nous y trompons pas,
A l’heure où nous devons tant attendre de Dieu, Dieu attend beaucoup de nous !
Serons nous assez forts ?
Pour suivre les anciens qui nous ont devancé dans cette marche de la douleur qu’est notre pèlerinage de chrétienté, dans cette course au bonheur qu’est notre avancement dans la sainteté.
Serons nous assez forts ?
De cette force qui est don du Saint Esprit, de cette Force qui est don de Pentecôte, qui nous inspire de l’énergie et du courage pour observer fidèlement la sainte loi de Dieu et de l’Eglise, en surmontant tous les obstacles et toutes les attaques de nos ennemis ?
Serons nous assez forts pour mettre entre nos mains notre âme et lui parler en ami et la soigner et, avec la grâce de Dieu, la guérir. Et lui faire atteindre les sommets d’amour que Dieu se propose de lui donner depuis toute éternité.
Serons nous assez forts, pour qu’à l’heure du silence sur la route, à l’heure ou notre voisin portera dans son silence des Croix que nous ignorons : serons nous assez forts pour lui sourire et l’aider sans chercher à savoir. Serons nous assez forts pour prier pour les autres et rester attentifs à celui qui a besoin de notre bras. Pour celui qui a besoin de notre sollicitude, pour celui qui a besoin de notre prière
Serons nous assez fort pour offrir ce pas de plus, ce pas que nous ne pensions pas pouvoir poser devant nous, faute de ressource, pour l’intention de l’Eglise et du Saint Père, et pour tous ceux et celles qui sont parmi vous et qui s’apprêtent à répondre OUI généreusement à l’appel de la vie sacerdotale ou religieuse en décidant de vivre pour toujours la lumineuse vocation que le Christ leur offre pour leur bonheur et le salut de milliers d’âmes qui les attendent. A eux qui sont près à aimer et à tout donner, nous disons l’assurance de notre fraternelle prière pendant ces jours de pénitence.
Serons assez faibles nous même ?
Pour nous laisser porter par la prière des autres,
Pour nous laisser sauver par la puissance divine au moment où nous savons que, par nous même, nous n’avons pas pu nous en sortir.
Serons nous assez faible pour remettre notre vie entre les mains de Dieu, pour lui montrer notre âme telle qu’elle est ( et non comme nous aimerions qu’elle soit ) pour qu’Il la façonne et lui redonne l’éclat de son Baptême, la beauté de l’Image divine qui en fut le modèle.
Serons nous assez faibles, assez humbles, assez pauvres pour aller vers le sanctuaire de Marie à Chartres comme des mendiants de la grâce, et non comme des touristes qui passent devant le tabernacle sans plus savoir qu’ils viennent de croiser quelqu’un qui a un Cœur qui bat d’amour.
Voilà les bonnes questions à nous poser au moment de nous lever et de partir…
Et puis, comme dans tout pèlerinage, c’est la sainte Eglise catholique qui avance. Et c’est la France chrétienne qui doit aussi se lever pour avancer.
Alors levons nous et marchons pour l’Eglise et la France.
Chrétien, fils de l’Eglise, Avance !
Quitte le pays des rêves pour celui de la réalité ! Ce Pays qui sombre dans le péché et qui meurt. Et qui est presque fiers de se laisser mourir, et qui use de ses dernières forces non pour se retourner vers le Créateur et se convertir, non ! Ses dernières forces sont pour maudire Dieu ! Dernier souffle malsain d’un monde vieillissant.
France debout ! France chrétienne ! Baptisée tôt sur les premiers baptistères de la chrétienté, debout ! Retrouve ta jeunesse de fille aînée de l’Eglise, et la fraîcheur enthousiaste que tu avais au berceau de ta sainteté. Ta mission est devant toi !
Mes biens chers frères,
Tout pèlerinage est une reconquête.
C’est d’abord d’une reconquête de nos âmes qu’il s’agit. Comment peut on vouloir que les autres aillent mieux si nous même nous ne nous mettons pas au seul grand travail de notre vie qui est notre sainteté ?
Comment voulons nous porter la France et le monde dans notre prière si cette prière ne désire pas d’abord, ne supplie pas pour notre conversion ! Notre profond changement ?
Il ne faudra pas trop de trois jours pour nous remettre nous même sur le chemin de l’éternité.
Pour beaucoup d’entre nous le Ciel passe par Chartres, en cela que beaucoup d’entre nous trouverons sur la route un nouvel enthousiasme, une nouvelle naissance, une nouvelle vie.
Alors que chacun prenne l’engagement devant Dieu de profiter de ce que Dieu lui réserve pendant ce pèlerinage. Que Dieu soit au centre de tout : Tout ce que nous dirons, nous penserons, nous regarderons, que tout soit accomplit par amour de Dieu et pour notre salut…
Vous verrez des prêtres, nombreux, proches de vous, qui marcheront à vos cotés. Ils prient pour vous, et vous attendent pour vous offrir le pardon de vos péchés, le réconfort dans vos doutes, le sourire de Dieu dans votre détresse. Ils penseront à chacun de vous pendant ces trois jours, spécialement lors de leur Messe privée, célébrées tôt le matin dans ce rite traditionnel qui leur est si cher, qui vous est si cher, ce rite solennel célébré depuis des siècles, cette Messe célébré de nombreuses fois par le cardinal Ratzinger, aimée et soutenue, encouragée par notre Pape, qui sera dite lundi par un Evêque de France : signe supplémentaire de la vraie catholicité.
Vos prêtres vous porteront à l’autel de Dieu, la joie de leur jeunesse ; ils vous porterons jusqu’à ce que vous-même, arrivés dans trois jours en l’Eglise cathédrale de Chartres, vous vous présentiez à l’autel majeur en faisant offrande de vous-même au Roi des Cieux, qui est le Roi de vos âmes.
Levons nous et partons, partons vers la Sainte Vierge de Chartres, au rythme des chants, des prières à Marie, des prières à Notre dame, des prières à notre Reine : comme un chapelet qui ne finirait pas, comme une litanie qui ne finira pas.
Allons, partons.
Que ce temps de pèlerinage soit un temps de nouvelle Pentecôte pour chacun de nous !
C’est à cette nouvelle vie, à cette création nouvelle que nous nous disposons en partant ce matin de Paris. Avec le secours tout puissant de Dieu, et l’intercession de notre Dame de chrétienté, c’est cette nouvelle vie (c’est le miracle de notre sainteté) que nous trouverons au bout du chemin.
Ainsi soit-il !