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ARGUMENTAIRE contre la suppression d’un jour férié :
Les jours fériés structurent notre vie nationale


La Fête de Pentecôte est une grande fête :

1. La Pentecôte est l'une de nos 3 fêtes majeures avec Noël et Pâques. Le Lundi est le prolongement naturel de cette fête majeure et en souligne l’importance depuis des temps immémoriaux. Il est un jour férié légal en France, depuis 1886.

2. En l'an 2000, à l’occasion du Jubilé, les évêques avaient choisi cette fête de la Pentecôte, fête du Saint Esprit de l’Eglise et de la Mission en organisant un grand rassemblement. Notre-Dame de Chrétienté avait alors accepté de décaler son pèlerinage au week-end du 8 mai pour que les fidèles puissent y participer. Il serait incohérent d'abandonner ce triduum après en avoir souligné l’importance.

3. Le cardinal Lustiger s'exprimant sur RTL le jeudi 28 août 2003 à propos du choix éventuel du Lundi de Pentecôte a tenu à préciser « qu'une consultation des autorités religieuses était nécessaire ». Mgr Lalanne, secrétaire général de la Conférence des Evêques de France, s'exprimant dans le Parisien Libéré du vendredi 28 août a confirmé cette exigence.

Il serait donc totalement inadmissible que le Gouvernement puisse prendre cette décision sans consulter officiellement les évêques, en raison de leur charge et de leur autorité. Il serait grossier qu’il ne leur laisse pas le temps de se concerter ( par exemple à Lourdes, du 4 au 10 novembre prochains).

4. On est fondé à penser que nos évêques ne lâcheront pas sur ce point, d’autant plus que le Pape, de son côté, fait tout pour que soient inscrites les références à Dieu et à l’héritage chrétien dans la Constitution européenne. Le Pape rappelle à cette occasion le devoir des évêques, gardiens de la Foi et défenseurs de la Civilisation chrétienne.

Les conséquences de la suppression

5. La suppression du Lundi de Pentecôte aurait un effet domino sur la célébration des autres octaves, vigiles et fêtes : suppression du lundi de Pâques, déplacement au dimanche le plus proche de la célébration en semaine des autres grandes fêtes : l’Ascension, l’Assomption, la Toussaint, Noël, etc…

A terme, toutes les grandes fêtes disparaîtraient du calendrier civil, dans la mesure où leur célébration ne serait plus marquée par un jour férié exceptionnel : qui sait situer la fête de la Trinité ? ou la Fête Dieu, hormis le petit nombre des pratiquants ? Le risque de remplacement par d’autres fêtes ( d’autres religions ou profanes : fête de la Liberté ; de l’Egalité, de la Fraternité…de la Paix…) ne serait pas nul ( la vie sociale pour se structurer, a besoin de fêtes).

6. Ce Lundi de Pentecôte est un des repères chrétiens qui restent encore, aujourd'hui même, dans la société civile. Sa suppression minimiserait encore le caractère visible de la religion catholique en France.

« Oui aux jours fériés qui structurent la vie nationale, non aux 35 heures qui consacrent l’individualisme français. »

7. L’autre effet de domino se propagerait dans les autres pays européens : Si la France supprime le caractère férié du Lundi de Pentecôte, il est vraisemblable que les 11 pays européens qui l’ont conservé l’abandonnent ; la France n’est-elle pas la Fille aînée de l’ Eglise ?

8. Sur le plan de l'efficacité, il est paradoxal de constater qu'après avoir bien identifié un problème :

- l'abandon des personnes âgées dans certaines familles,

- le désert des services de santé en août quand tous les Français partent en vacances,

le gouvernement envisage la suppression d’un jour férié en mai/juin qui ne remédie en rien à cette double insuffisance : pas de politique familiale, de respect de la vie et de solidarité entre générations, pas de mesures sanitaires annoncées pour assurer la continuité des services en été.

9. Autres conséquences : sociales et économiques (certains évènements « grand public » nécessitent trois jours, tels la feria de Nîmes, etc..), familiales ( certaines réunions ne peuvent se faire que grâce à ces trois jours eu égard à l’éparpillement des familles)…

Des solutions alternatives :

10. Récupération d’une ou plusieurs journées de RTT ( la récente loi instituant les 35 heures a été vivement critiquée par tous les experts pour ses conséquences néfastes tant sur le plan économique que social).

On pourrait également envisager un regroupement des journées commémoratives pour tous les morts, y compris les morts pour la patrie des guerres gagnées ou perdues ( pourquoi pas le 2 novembre ?), ce qui permettrait de supprimer les commémorations du 8 mai et du 11 novembre qui peuvent être perçues comme un obstacle à l’unité européenne.

Conclusion :

11. Excellente adresse, à G. Schroeder, du Cardinal Meisner, évêque de Cologne, confronté au même problème : « La culture des jours de fête n'est pas fondée sur une pensée économique, mais est le résultat d'une tradition et d'une culture. Si nous rendons cette tradition, grandie avec nous, échangeable et négociable comme des chemises et des pantalons, nous ne devons pas nous étonner si les éléments donnant un sens à notre vie se perdent. La Bible continue d'avoir raison en nous enseignant : 'L homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu '. Une économie dégradée doit être réparée par des actions propres à l’économie et non pas en abolissant des fêtes religieuses.

12. NOTA : Le Président de l’association a écrit au Premier Ministre avec copie personnalisée au Nonce Apostolique, au Président de la Conférence Episcopale, ainsi qu’à tous les évêques de France.

En outre, un dossier d’information sur ce problème a été adressé à un certain nombre de personnalités vaticanes.
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