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Lundi 04 juin 2018

Pèlerinage 2018 : les remerciements du Cardinal Sarah

NDC2018-Cardinal-Sarah-5.jpg Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements.
Cité du Vatican, le 22 mai 2018


De retour à Rome, je désire vous remercier pour votre accueil si délicat, qui m'a permis de vivre ce moment si magnifique du pèlerinage de Notre Dame de Chrétienté.

Par votre entremise, je désire exprimer vivement ma grande gratitude à tous ceux qui m'ont accueilli si gentiment pour ce moment si précieux sur le plan spirituel, et qui par leur dévouement, ont permis aux nombreux pèlerins de prier au long du chemin jusqu'à la cathédrale Notre Dame. Le recueillement de cette foule qui comptait tant de jeunes et de familles restera gravé dans ma mémoire.

Veuillez assurer les prêtres, religieux et diocésains, les moines, ainsi que les séminaristes, et aussi les religieuses de nombreuses congrégations que j'ai eu l'occasion de saluer, de ma prière fervente pour que le Seigneur leur accorde toujours cette ferveur dont ils témoignent auprès des familles, et en particulier les plus jeunes.

Ce magnifique pèlerinage montre que l'on peut encore vivre de nos jours notre foi commune dans la beauté de la liturgie romaine. Ce fut une riche expérience que je n'oublierai jamais.

Que Dieu vous bénisse et que Notre Dame de Chartres vous protège tous!

Je vous suis reconnaissant de prier pour moi et pour mon ministère au service de l'Eglise universelle.

En vous assurant de ma prière à vos intentions, je vous prie d'agréer mes sentiments très cordiaux in Christo per Mariam,

Robert, Cardinal Sarah.


Dimanche 03 juin 2018

Pèlerinage 2018 : sermon de la messe d'action de grâce

Sermon prononcé par l'abbé Garnier, aumônier du pèlerinage, lors de la messe d'action de grâce en l'église Sainte Odile le 31 mai 2018.

NDC2018-abbe-garnier2.jpgChers amis pèlerins,

L'année liturgique est centrée sur le Christ, en particulier sur l'Eucharistie. Elle est source et sommet de la vie de l'Eglise.
Source et sommet aussi de notre vie intérieure.
Tous les autres sacrements lui sont ordonnés.

Mais certaines fêtes accentuent et redisent plus fortement ce message.
Le Jeudi Saint accentue le sacrifice eucharistique; mémorial de la Passion, la Messe renouvelle le sacrifice de la Croix, avec le même prêtre principal, et la même victime sainte. Elle diffère dans la manière d'offrir et les effets. Le spectacle des nombreuses messes basses célébrées chaque matin de pèlerinage, celui des grand'messes pour les pèlerins souligne fortement cette vérité pour nous.
La Fête Dieu apporte un deuxième accent, elle comble un manque exprimé par Notre Seigneur à Ste Julienne; une fête publique de la Présence Réelle, de la jonction de l'âme et de Dieu dans la communion, du culte d'adoration envers Jésus Hostie. Voyez ce Gethsemani au soir de Pentecôte... ces pèlerins prosternés le dimanche soir, enfants d'abord, adultes ensuite… aimantés par la présence aimante, ils rassemblent en ultime hommage d'adoration courbatures et fatigues de fin de journée... Veilleurs perdus dans l'obscurité, pauvres sentinelles enveloppées de silence au-dedans et au-dehors, ils sont lampes ardentes et vivantes d'adoration.

L'Eucharistie nous provoque à l'émerveillement. Quel ami, quelle aumône (1) !
Réalité substantielle, elle contient le Christ lui-même passé par la mort – l'Agneau de Dieu immolé, figuré par le sacrifice d'expiation de l'agneau pascal.
Sacrement nourrissant et efficace, étonnant aliment spirituel, elle est préfigurée par la manne qui nourrit en s'adaptant à la faim et au goût de chacun. « Mannu » - « Qu'est-ce que c'est ? » Dans la foi, notre étonnement rejoint celui des hébreux devant la nourriture corporelle donnée miraculeusement dans les terres stériles du désert. « Frumenti adipe cibavit et satiavit,... il a nourri, rassasié et comblé de la fine fleur de froment (2) ». Quelle aumône !
Elle ne contient pas seulement la grâce sanctifiante et les secours dont nous avons besoin, mais l'Auteur, la Source même de la grâce. La foi nous donne la certitude de cette présence de Dieu, sans éteindre l'émerveillement. Quel ami!
Oui... car si l'hospitalité sacrée de l'ami, le repas pris ensemble sont un lieu et un moyen de communion d'esprit et de cœur – combien plus l'hospitalité de Dieu au désert ! Mais combien plus encore l'hospitalité eucharistique de Dieu dans son Eglise au fil des temps et des lieux !
Ce n'est plus seulement la nourriture de Dieu, mais Dieu qui se donne en nourriture.
Ce n'est plus seulement faim corporelle, mais faim spirituelle. Dieu l'allume, il la comble, il l'augmente.
L'assimilation de l'aliment augmente et fortifie notre être et notre vie.
La communion eucharistique augmente et fortifie en nous l'être et la vie surnaturelle.

L'Eucharistie, bien commun de l'Eglise.
« J'ai reçu du Seigneur ce qu'à mon tour je vous ai transmis (3) ».
« La sanctification de l'homme relève de Dieu, qui seul a le pouvoir de sanctifier. Voilà pourquoi il n'appartient pas à l'homme de fixer à son choix les éléments par lesquels il pourra être sanctifié. Ils sont déterminés par institution divine (4) ».
Nous recevons donc de l'Eglise et dans l'Eglise ce sacrifice et sacrement de l'Eucharistie. C'est à elle en effet que le Christ confie ce trésor. Ce n'est pas notre fabrication, notre invention. Nous en sommes, de manière différenciée, bénéficiaires, dépositaires, gardiens transmetteurs. Il en va de même de l'ordonnance de la liturgie, écrin de la Messe, du culte eucharistique.

Cette transmission eucharistique est d'abord réiteration; celle du sacrifice renouvelé quotidiennement jusqu'au terme de l'histoire. « Faites ceci, chaque fois que vous le ferez ».
Elle est permanence ; celle de la Présence Réelle. « Ceci est mon corps, ceci est mon sang .. Ainsi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde».
Elle est enfin communion, ou pourrait-on dire, immersion, fusion. « Communion... où Dieu lui-même est reçu (5) » - « Celui qui communie se perd en Dieu comme une goutte d’eau dans l’océan (6) » - « Dieu et l’âme sont comme deux morceaux de cire fondus ensemble, qu’on ne peut plus séparer (7) ».

Et puis il y a la transmission de la foi eucharistique.
C'est un marqueur, un curseur déterminant de l'âme catholique, de la pleine unité de foi avec l'Eglise. Notre Seigneur, si pédagogue, si patient, si nuancé dans son enseignement de verité, parle ici sans ambage, clairement, nettement. Il insiste à temps et à contretemps. Il affirme malgré l'incompréhension, puis le refus et l'éloignement d'une part de l'auditoire. « Travaillez pour une nourriture, non celle qui passe mais celle qui demeure pour la vie éternelle. Je suis le pain vivant descendu du ciel. Le pain que je donnerai, c'est mon corps pour la vie du monde. Ma chair est vraiment une nourriture, mon sang est vraiment un breuvage. Le Père qui m'a envoyé est vivant. Je vis par le Père. Quiconque me mange vivra par moi ».

Chers amis, que ce sacrement de l'Eucharistie réalise toujours plus en nous l'unité d'âme avec le Christ lui-même, et aussi avec notre prochain. Et cela par le lien de la charité théologale puisée dans la communion. Que ce « pain des anges devenu nourriture des pèlerins et voyageurs » soit toujours notre joie, notre lumière, notre force, en attendant d'aller, contempler Jésus au ciel, au terme, non plus voilé mais face à face,
Amen !

(1) Bx Charles de Jésus.
(2) Idem, 5° antienne de vêpres. Cf aussi Missel Romain, même fête, Introït.
(3) 1Co 11, 23 et 15, 3.
(4) Somme théologique, IIIa, qu 60, a5.
(5) Bréviaire Romain, idem, antienne des Matines.
(6) Pensées du saint Curé d'Ars.
(7) Idem.


Méditation devant le Saint Sacrement.


Seigneur Jésus, nous croyons et nous adorons votre présence vraie, réelle, substantielle. « Je suis ». C'est votre divin Nom, et c'est encore celui que vous nous dites ici.
Nous vous regardons dans les bras de Saint Joseph. Après le sein très pur et les mains de la Vierge Marie, c'est votre premier ostensoir. Vous n'y êtes pas prisonnier ou diminué. Mais présent tout entier, protégé, donné, comme « condensé ».
nous Vous regardons dans l'Eucharistie. Vous êtes là, non pas rétréci, mais présent et débordant.
Nous vous recevons et possédons « tout autant et pas moins (8) » que la Vierge Marie, Saint Joseph, les mages et les bergers, les apôtres, saintes femmes et pauvres de l'Evangile.
Voyez nos cœurs tantôt comblés de joie, tantôt déchirés d'épreuves. Ce visage intérieur est votre secret et le nôtre. Voyez nos âmes lourdes de poids ; poids de peine ou de souffrance, rejoignant celles de l'Eglise et de notre pays. Poids de grâce, de joie spirituelle, de paix, vraies celles-là, et que vous seul savez donner ou rendre.
Seigneur, que notre émerveillement dans la foi rejoigne et dépasse celui de vos enfants d'hier au désert.

« Seigneur Jésus, donnez nous, non l'orgueil de la suffisance, mais la simplicité du petit enfant, pour vous dire comme St Thomas ; Mon Seigneur et mon Dieu.
Parce que vous nous avez aimé, nous sommes devenus capables de vous aimer, et d'aimer les autres.
Prenez notre adoration en réparation de tout ce mal, ce mal qui nous stupéfait.
Nous voulons avoir cet esprit d'enfance, apprenez nous à le découvrir, à le laisser grandir.
Nous rendons grâce pour tant d'années de pèlerinage, tant de grâce, tant de conversions, tant d'amitié chrétienne et française, tant de rencontres merveilleuses.
Nous rendons grâce surtout parce que nous ne sommes rien, que vous êtes tout, et que c'est en connaissant notre humaine faiblesse que nous découvrirons l'honneur que vous nous faites d'être avec nous (9) ».

(8) Bx Charles de Jésus, méditations devant le St Sacrement.
(9) Abbé Denis Coëffet, méditation au salut du St Sacrement, Gas, pèlerinage 2014.


Pèlerinage 2018 : Homélie du Père Louis-Marie le samedi à Amblainvilliers


NDC2018-Pere-Louis-Marie.jpg Homélie du Père Louis-Marie, chanoine régulier de la Mère de Dieu à l'abbaye de Lagrasse, lors de la messe pour les enfants et les familles à Amblainvilliers le samedi 19 mai 2018.


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Une fois de plus,
nous voici réunis sur les routes de Chartres afin de fêter le Saint Esprit. C’est d’abord pour cette raison que nous nous réunissons.
Nous venons fêter le Saint Esprit qui est partout et nulle part. On nous dit qu’il agit tout le temps, mais on ne le voit pas. Et ainsi où est-il tout le temps dans notre quotidien ; on ne voit pas le Saint Esprit. Alors pourquoi cela changerait-il durant ces jours de marche ?

On ne saisit pas le Saint Esprit !
D’ailleurs on le représente comme une langue de feu. Comment saisir le feu ?

Le Saint Esprit est le grand inconnu !
Il ne se montre pas !
Ne risquons-nous pas de manquer notre pèlerinage si nous le rencontrons pas ?
Mais comment le rencontrer, s’il ne se montre pas ? Il ne faut pas se tromper.
Le rôle de l’Esprit Saint n’est pas de se montrer, mais de nous montrer. Son rôle n’est pas de se faire voir, mais de nous faire voir. S’il se cache, c’est pour mettre en valeur l’amour du Père et du Fils ; car il est cet amour même.
Durant ces trois jours, c’est l’amour du Père et du Fils auquel il faut être attentif et dans lequel il faut entrer. Le Saint Esprit va être présent comme Maître, il va nous l’enseigner, comme Consolateur, il va nous remettre dans l’Espérance de rentrer pleinement un jour dans cet amour comme Souffle, il va nous y conduire.

L’Esprit Saint va être notre maître
Il veut être notre maître intérieur durant ces 3 jours, comme durant toute notre vie.
« Je vous enverrai l’Esprit de vérité, dit Jésus, il nous enseignera tout et il vous conduira vers la vérité toute entière » (Jn 16, 13).
Y aurait-il des choses que Jésus ne nous auraient pas enseignées ? Certains l’ont cru et le croient encore, ils attendent "l’âge de l’Esprit". Et bien ils peuvent encore attendre. Laissons-les sur les bords de la route et nous, avançons.
L’Esprit Saint ne vient pas compléter l’Évangile, ni même le remplacer selon le bon plaisir de nos inspirations du moment ; Non ! Le Saint Esprit vient éclairer notre mémoire et notre intelligence afin que nous comprenions en profondeur l’enseignement de Jésus (qui passe entre autre par les enseignements donnés dans ce pèlerinage).
Il ne vient rien enseigner de plus que Jésus mais il vient ouvrir notre cœur pour connaître son enseignement et le connaître.
Il ouvre le cœur, assouplit, réchauffe, rectifie.
Il nous rend capables non seulement d’écouter mais aussi d’entendre avec toutes les nuances de celui qui aime, qui aime jusqu’à deviner l’autre et devinant, se laisse pénétrer et envahir.
C’est la raison pour laquelle durant ces 3 jours, notre modèle sera Joseph.
Au jour de l’Annonciation, il lui aura fallu d’abord s’ouvrir au Saint Esprit pour entendre l’ange et accueillir la Vierge et le fruit du Saint Esprit qu’elle portait en elle.
Parents, enfants, tous nous devons accepter maintenant d’ouvrir nos cœurs pour que l’Esprit Saint puisse y venir en maître, pour tout recevoir par amour toutes ces grâces que Dieu veut nous donner.
Facile à dire mais quand on n’entend pas très bien, quand nos oreilles et nos cœurs sont blessés; l'attention à l'Esprit qui vient est difficile.
J’en veux à mon époux, mon épouse, mes parents, mes enfants … qui m’a ou m'ont blessé … et j’en suis triste.

Le Saint Esprit se fait le "Consolateur"
Il est notre avocat, le nouveau Paraclet
Il n’a pas peur de nos faiblesse, de nos limites.
En ce pèlerinage, comme dans nos vies, il va nous recevoir comme il a reçu la Vierge au jour de l’Annonciation.
Il n’a pas peur de nos faiblesses et ne vient pas d’abord principalement pour guérir nos blessures naturelles. Jésus n’a pas guéri tous les malades qu’il a rencontrés et quand il guérit il le fait pour signaler une guérison intérieure "va et ne pêche plus". Nous nous focalisons sur nos blessures, nos états d’âme, nos problèmes. Dieu les dépassent ; il nous aime malgré nos limites, ou plutôt non avec avec nos limites.
Dieu n’intervient pas en général pour modifier la nature, autrement que par des intermédiaires humains ; il n’intervient que pour disposer la grâce et principalement par les sacrements (l’eucharistie et la confession étant les principaux qu’il nous offre dans ce pèlerinage). La grâce reste cachée, invisible.
Il faut éviter de rentrer dans cette marche de 3 jours en faisant les fidèles déçus de l’Esprit, comme s’il ne s’était rien passé, depuis le dernier pèlerinage, comme sin le Saint-Esprit n'agissait jamais dans nos vies.
L’Esprit-Saint nous fait le plus grand des cadeaux.
L’Esprit-Saint conduit à Dieu.
En venant habiter dans nos âmes, il nous rend aimables à Dieu, de son amour à lui... et nous permet d’aimer Dieu, de son amour à lui.
C’est ainsi qu’il nous console en nous conduisant à Dieu qui dépasse toutes nos limites.
Dieu nous console à la vérité car il n’est qu’une tristesse, celle de ne pas être des saints.

Le souffle
Nous avons devant nous 3 jours de marche, d’efforts ! Peut-être sous la pluie, ou sous trop de soleil ! avec des maux aux pieds, des fatigues, des lassitudes.
Rien que d’y penser, la force nous manque ! Comme dans notre vie quotidienne, l’’Esprit Saint vient nous parler, nous encourager mais il nous revient de marcher ! d’avancer toujours ! L’Esprit Saint ne remplacera pas nos jambes ! ne remplacera pas le gouvernement de nous-même ! ne prendra pas la décision de marcher à notre place !
Il nous laisse libres !
XXX Il soulèvera ceux qui se confient en lui. Il les éclairera, et les poussera à agir ! Son souffle nous animera pour aller jusqu’au bout !
Et à la fin, le croirez-vous, à la fin de ce pèlerinage, comme à la fin de notre vie, nous serons encore bien capables de penser que nous y sommes parvenus par nos propres forces !
Allons donc, l’Esprit Saint est assez grand Seigneur pour nous laisser croire que nous y sommes arrivés tout seul !
Ne nous y trompons pas dans nos vies, l’action de l’Esprit Saint, c’est l’ultime pari de Dieu que de s’effacer.
Il mise tout sur nous !
Que voulez-vous, l’amour rend aveugle !


mardi 29 mai 2018

Pèlerinage 2018: mot d'envoi de l'aumônier du pèlerinage à Notre-Dame de Paris


Mot d'envoi de l'abbé Alexis Garnier (FSSP) à Notre-Dame de Paris le samedi 19 mai 2018:


NDC2018-abbe-garnier-NDParis.jpg "Ami pèlerin, au seuil de ce pèlerinage, arrête-toi, réveille-toi, regarde et écoute.

ARRÊTE-TOI à ce vitrail tamisant la lumière d'en haut en vives couleurs. Tu y vois St Joseph sorti du sommeil à l'appel de l'ange. Il est est debout, pèlerin et gardien de Jésus et Marie, et déjà protecteur de l'Eglise. Joseph t'interroge: Pèlerin, de quel sommeil dors-tu? Il y a un sommeil d'abandon vrai en Dieu - il y a aussi un sommeil mensonger fait de tiédeur, engourdissement léthal.

REVEILLE-TOI. Surge ! Je ne sais l'occasion, le désir qui t'a conduit ici ... Invitation d'ami, habitude familiale ou personnelle, rendez-vous incontournable, simple curiosité, teaser, réseau social? N'importe, au fond... Entendras-tu l'appel du bon ange à ton âme; Surge ! Réveille-toi? Te lèveras-tu, aiguillonné de foi, d'esperance, de pénitence, pour prendre la route de conversion et de sainteté?

REGARDE JOSEPH. A l'heure d'angoisse et d'épreuve, il ne fait pas procès mais crédit à Dieu – dans la foi, l'humilité, la confiance. A sa suite, ton pèlerinage est retour à Dieu ; il est enfance retrouvée, reddition, abandon à Dieu. Joseph est encore « le Juste » ; planté dans la justice meilleure de Dieu, celle de la grâce. L'eau vive de l'Esprit Saint l'irrigue abondamment. Le péché personnel le flétrit peu, sans doute.

Tu ne peux rejoindre pareille innoncence ? Du moins tu peux y tendre par la pénitence3. Vertu, elle donne sens à l'effort que tu entreprends. Sacrement, elle est « moyen privilégié pour purifier l'âme » (St Padre Pio). Tu vénères aujourd'hui le cœur de Saint Padre Pio - cœur de prêtre, que le Christ a choisi et conformé au sien! Dans la confession, le cœur du prêtre devient point de jonction secret entre la misère du pécheur et la miséricorde divine! Porte donc ton âme à l'un des nombreux prêtres de cette colonne. Dans le sacrement, il agit In persona Christi, et par lui le saint Esprit pourra en toi laver ce qui est sordide – irriguer ce qui est aride – guérir ce qui est morbide.

ECOUTE JOSEPH SILENCIEUX. Il t'arrache à la dictature du bruit. Il t'invite au silence; non pas le refuge des brutes et des misanthropes - non pas tant l'absence de parole que l'attention paisible et retrouvée à la présence de Dieu. Veux-tu partager ce silence de Joseph?

Veux-tu écouter la liturgie ? Langage sacré et voix de l'Eglise, forte clameur et doux murmure, elle parle au cœur émerveillé. Elle chante la beauté et la majesté de Dieu – la grandeur du Christ – la balance sacrée où son sacrifice l'emporte sans cesse sur le péché du monde. Elle tourne vers le Seigneur dans la foi, l'humilité et l'adoration.

Veux-tu boire avec sobre avidité les enseignements de foi et de raison – la Tradition vivante de l'Eglise, ses verités fortes, claires et belles ?

Veux-tu encore chanter, en route, et à la veillée, à l'unisson des voix et des cœurs, dans ton chapitre et la colonne ?

Veux-tu, de ta main et de ton âme saisir le chapelet, « arme avec laquelle on met en déroute le démon et on obtient toutes les grâces » ?

Enfin, parce que le silence de Joseph est charité, veux-tu garder ton cœur ouvert à Dieu et au prochain, dans la bienveillance, la gratitude, l'entraide ? Aux heures dures, garde ce regard, ce sourire, cette parole, ce geste pour tes compagnons de route, connus ou non, pour les bénévoles, pour les passants et curieux des villes et des champs... Et même pour les journalistes!

E ultreïa, en avant ! Pèlerin, lève-toi,
regarde, écoute et suis St Joseph !

Sainte Thérèse d'Avila, St Frère André, Bx Charles d'Autriche,
priez pour nous !

Saint Padre Pio,
priez pour nous !


Lundi 28 mai 2018

Pèlerinage 2018 : des pèlerins jusqu'aux Antilles!


Compte-rendu de l'abbé Arnaud Spriet, aumônier du pèlerinage "anges gardiens" organisé à la Martinique:

Lundi de Pentecôte 2018, les pèlerins récidivistes de l'an dernier et de nouveaux pèlerins, se mettent à chanter “Chartres sonne !”, sans pour autant nourrir l'espoir d'y parvenir physiquement. Mais “Chartres”, c'est aussi un concept !

Même en ayant amélioré certains points depuis l'an dernier, il y a une chose contre laquelle nous ne pouvions rien : la météo. Et ici, quand il peut, ce n'est pas du crachin ! Ayant pu nous cacher un peu dans un abri de fortune que la Providence avait placée juste à l'endroit de la première pause et au moment de la bonne et franche averse, nous avons pu reprendre la marche, trempés comme soupe, mais pas davantage...

La pluie du matin n'arrêtant pas le pèlerin, nous avons repris de plus belle en direction du Ciel, via l'église Notre-Dame du Grand-Retour de Jossaud. Et nous avons pu être accueillis dans la salle paroissiale pour nous permettre de sécher et de nous restaurer bien assis. C'est ensuite l'église qui nous a ouvert ses portes pour la Messe finale, avec ses sacristains plus que bienveillants. Plusieurs personnes ont manifesté leur joie de découvrir la liturge traditionnelle, qui est ici mise en œuvre avec sobriété, car “avec les moyens du bord”. Ici, pas de Cardinal ni de Messe-à-trois-chevaux. Et pourtant, le silence et l'orientation de l'autel font leur œuvre, soutenus par le très précieux livret du pèlerin !

Rendez-vous donc l'an prochain : même jour, même heure, même trajet, même ferveur...

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Dimanche 27 mai 2018

Pèlerinage 2018 : Homélie de Mgr Denis Jachiet à Notre Dame de Paris

NDC2018-Mgr-Denis-Jachiet.jpg Homélie de Mgr Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris, lors de la messe d'ouverture du 36e pèlerinage de Notre-Dame de Chrétienté le samedi 19 mai 2018 à Notre-Dame de Paris:


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Béni soit le Seigneur qui vous rassemble si nombreux, anciens et nouveaux de ce pèlerinage pour prendre ensemble la route de Notre-Dame de Chartres et cheminer vers le Seigneur ! Ce matin j’aimerais vous poser une question. Demandez-vous pourquoi vous partez en pèlerinage.

Bien sûr toutes sortes de réponses peuvent habiter vos cœurs. Ce peut être le désir d’une marche exigeante à travers la Beauce tout en faisant une démarche religieuse. On peut vouloir faire acte de mémoire et inscrire ses pas dans une tradition séculaire de nombreux pélerins.
On peut désirer recevoir une grâce particulière et venir la mendier auprès du Seigneur en se faisant pèlerin. Ce peut être pour soi ou pour un autre dont nous savons le besoin en le portant dans la prière d’intercession, comme le fit Charles Péguy en 1912.
Partir en pèlerinage c’est aussi un acte pénitentiel qui permet de reconnaitre nos péchés, de les confesser et de demander au Seigneur le pardon et la force de se convertir.
Quelle meilleure manière que de célébrer la fête de la Pentecôte en cheminant au milieu de pèlerins qui nous aident à percevoir le mystère de l’Eglise, peuple de Dieu en marche et Corps mystique du Christ.
Ce pèlerinage est aussi bien sûr un acte de dévotion filiale envers la bienheureuse Vierge Marie, celle qui siège en cette cathédrale et en celle de Chartres pour y accueillir ses enfants.

Tout cela est vrai, pourtant la raison la plus essentielle d’un pèlerinage surplombe toutes ces motivations.
En venant en ce monde, le Verbe éternel a partagé l’intégralité de notre condition humaine, sans le péché. Le Christ a marché sur les routes de Galilée et de Judée et a déclaré ne pas avoir « d’endroit où reposer la tête ». (Mt 8, 20) Il a sanctifié la terre qu’il a foulée.
En choisissant d’accomplir en tout la volonté du Père, le Seigneur Jésus est mort sur la Croix pour que nous ayons la Vie. A cause du péché, l’homme avait perdu l’accès à la vie éternelle ; à cause de l’offrande d’amour du Christ sur la Croix, il l’a retrouvé. Par sa mort librement consentie et par sa résurrection au matin de Pâques, le Seigneur Jésus nous a ouvert les portes de la Vie éternelle. Désormais notre vie humaine n’est plus bornée par l’horizon de la mort. Par la grâce du Baptême, nous avons reçu une vocation à la sainteté. Notre vie est un passage vers le Salut qui nous est promis. Notre Seigneur est parti nous préparer une place dans les demeures du Père, il a fait de nos vies, un pèlerinage vers notre destinée céleste.

Partir en pèlerinage, c’est se recentrer, avec son corps et son âme, sur l’essentiel de notre vie. Marcher ensemble en priant, dans la foi, l’espérance et la charité, nous rappelle le chemin de conversion à parcourir vers notre destinée éternelle. Le pèlerinage fait grandir en nous le désir de s’unir à l’Eglise du Ciel, à la Vierge Marie, à St Joseph, au St Padre Pio et à tous les saints du ciel.

Lorsque Dieu a choisi Joseph pour qu’il soit l’Epoux de Marie et le père, éducateur et protecteur, de Jésus, il ne lui a pas tracé une vie facile ni une route toute droite. Il a dû partir de Galilée vers Bethléem avec Marie enceinte de l’Enfant Jésus pour se faire recenser. Il a dû se lever dans la nuit, prendre l’Enfant et sa Mère et fuir en Egypte. Il a consenti à quitter son pays pour devenir, comme ses ancêtres, un émigré au pays d’Egypte. Sur l’ordre de Dieu, il s’est encore levé, prenant l’Enfant et sa Mère pour un long retour vers Nazareth. Que de pérégrinations, que d’exils, que de cheminements !
Saint Joseph, homme juste et obéissant s’est fait pèlerin non par goût mais pour remplir la mission de veiller sur le Fils de Dieu confié à sa garde ainsi que sur la Vierge Marie son Epouse.
Pèlerin de Dieu, Saint Joseph nous est donné comme modèle de toute vie chrétienne. En accomplissant la mission de protéger l’Enfant Jésus et la Vierge Marie sa mère, St Joseph, s’est vu confier les mystères du Salut, les biens les plus précieux de l’histoire du monde. St Joseph a reçu cette mission éminente de tout son être. Rien n’est jamais passé devant cette mission, rien ne l’en a jamais détourné.
Saint Joseph est le modèle de notre mission de chrétien. Tous ne sont pas époux, père, au service d’une vie professionnelle. Tout chrétien est cependant appelé à être gardien des mystères du salut qui ont été déposés en lui au jour de son Baptême.

Nous avons reçu la grâce des Sacrements, la Bonne Nouvelle du Salut, et la connaissance des commandements et du chemin des Béatitudes. Que faisons-nous de ces trésors ? Sont-ils remisés dans un tiroir dès nous arrivons au travail ou en présence de non-croyants ? Nous sentons-nous gardiens en ce monde des mystères de notre foi, de Jésus et de Marie, de l’amour dont ils nous remplissent ?
Demandons à Saint Joseph qu’il intercède pour nous. Qu’il nous aide à comprendre la mission de témoins du Christ qui nous est demandée en ce monde. Qu’il nous obtienne la force de l’accomplir. Qu’il nous aide à prendre chez nous Marie, notre mère dans la grâce.

En cheminant dans la foi vers le sanctuaire de Chartres, que nos cœurs s’ouvrent à l’Esprit Saint répandu sur l’Eglise au jour de la Pentecôte. Que nous recevions encore « l’Esprit de Vérité que le monde ne peut recevoir parce qu’il ne le connait pas ». C’est lui qui nous rendra missionnaires et clairvoyants, conscients des trésors de grâce déposés en nos cœurs pour qu’en répondant à notre vocation personnelle, nous servions le Christ notre Seigneur.


Pèlerinage 2018: Discours du Président de Notre-Dame de Chrétienté à Chartres


NDC2018-JdT-Chartres.jpg Chers pèlerins, présents en ce moment à Chartres sur le parvis et dans la cathédrale, Chers pèlerins, anges gardiens, unis spirituellement à notre pèlerinage,
Chers amis nous regardant en ce moment sur notre site internet,

Je voudrais remercier Mgr Christory, évêque de Chartres, pour son accueil chaleureux.

Merci Monseigneur d’avoir célébré le Salut du Saint Sacrement hier soir à Gas. Je saisis cet instant pour vous féliciter pour votre ordination épiscopale toute récente et je vous assure des prières de tous les pèlerins de Notre Dame de Chrétienté.
Je remercie également le Cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, d’avoir honoré notre pèlerinage de sa présence. Merci, Eminence, d’avoir visité le bivouac de Gas hier soir. J’espère que vous transmettrez au Vatican notre amour de l’Eglise, la ferveur et l’enthousiasme de nos pèlerins.
Enfin, je remercie le Sanctuaire de San Giovanni Rotondo d’avoir autorisé l’ostension des reliques de Saint Padre Pio pendant notre pèlerinage dans les cathédrales de Paris et Chartres. Cette ostension est un grand et rare événement. Nous célébrons en 2018 le cinquantenaire du rappel à Dieu du Padre Pio et le centenaire de ses stigmates.
Enfin, comment ne pas vous remercier, chers amis de Notre Dame de Chrétienté, membres de l’organisation. Sans votre dévouement, celui de vos familles, le pèlerinage n’existerait pas et il est chaque année plus complexe à organiser. Nous avons besoin de bonnes volontés demain pour que le pèlerinage continue.
Je m’adresserai maintenant à nos amis pèlerins étrangers.

I would like to thank the Capuchin friars from the Shrine of San Giovanni Rotondo for having given permission for the exposition of the relics of Padre Pio on the occasion of the fiftieth anniversary of the death of Saint Padre Pio and of the centenary of his stigmata.
As Benedict the Sixteenth said, “The relics of the saints are traces of that invisible but real presence which sheds light upon the shadows of the world.”

We have a very particular devotion to Saint Padre Pio, the great saint of the twentieth century, given by God to make us better understand prayer, the meaning of sin and of sacrifices, the Holy Mass, the Sacrament of Penance, the meaning of obedience, and devotion to the Blessed Virgin.
To assist at the Mass of Padre Pio was a great grace to understand better what the Mass and the Sacrament of the Eucharist is.
Saint Padre Pio used to climb Calvary, when he celebrated his Mass; he physically suffered the Passion of Our Lord, notably through his stigmata. The Holy Mass was brought to light by the way that he celebrated it.
Let us listen to the words of John Paul the Second in two thousand and two: “The Mass of Padre Pio was an extraordinary catechesis on the value and importance of the Eucharistic sacrifice.”
The Mass of Padre Pio was the Tridentine Rite, the Extraordinary Form, with Padre Pio having obtained special permission in nineteen sixty-five to continue to celebrate it.
It is quite moving to say that, for the first time in fifty years, Padre Pio is being reunited through his relics—here on the Chartres pilgrimage—with the Mass of his whole life.
Because of the lack of basic catechetical knowledge, too many Catholics today do not know any more what the Mass is. We are witnessing nowadays a real “apostasy of the Eucharist”. Saint Padre Pio embodies the link between sacrifice and mercy, between the Sacraments of the Eucharist and of Penance, between the Mass and the Confessional.
Padre Pio was a great confessor, a true “apostle of the Confessional”, to repeat the recent words of Pope Francis at Pietrelcina and San Giovanni Rotondo.
Padre Pio would often spend practically the whole day in the Confessional, with—among many of his charisms—that of reading souls, always good and just, sometimes severe, for one should not mock the Good Lord.
A confession with Padre Pio brought about the peace of the soul and a confidence in the Divine Mercy. I hope that you may find this consolation during your pilgrimage.
I shall conclude these few words on Padre Pio, man of prayer, by quoting Benedict the Sixteenth: “Like all great men of God, Padre Pio had himself become prayer, soul and body. His days were a living rosary, that is, a continuous meditation and assimilation of the mysteries of Christ in spiritual union with the Virgin Mary.”

Dear pilgrims, Be strong and generous like Saint Joseph, the saint of difficult times, of humility and of perseverance.
Ask Saint Padre Pio to protect us, to grant us love for the Holy Mass, faith in God’s Goodness, and the thirst for prayer.
Have a good return journey; come back in good numbers in two thousand nineteen; set up chapters of Guardian Angels where you live.
Next year the theme will be “The peace of Christ in the Kingdom of Christ”.

Le thème de l’année prochaine sera “La paix du Christ par le règne du Christ ”, ce sont les premiers mots de l’encyclique Quas Primas de Pie XI sur la royauté sociale de Jésus Christ.
Notre Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous !

Jean de Tauriers,
Président de Notre Dame de Chrétienté


jeudi 24 mai 2018

Pèlerinage 2018: des chrétiens d'orient en union de prière et de marche avec les pèlerins de Chartres

A l'initiative de SOS Chrétiens d'Orient, des pèlerinages ont été organisés en Syrie, en Irak et au Liban au cours du week-end de Pentecôte en union de prière avec les pèlerins de Chartres. Voici un petit compte-rendu de cette initiative:

Le 20 mai, les catholiques commémorent la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres sous forme de langues de feu et la naissance de l’Église apostolique. Tandis que les pèlerins en France s’acheminent vers Chartres, les volontaires en mission pour SOS Chrétiens d’Orient partent eux aussi en pèlerinage. Volontaires syriens et français se réunissent pour marcher dans la Vallée des Chrétiens, lieu hautement symbolique, entre Tartous et Homs, en Syrie. En Irak, ils se retrouvent à Teleskuff, tandis qu’au Liban ils s’acheminent dans le Metn. Sous un soleil cuisant, les chapelets se succèdent, alternant les « Je vous salue Marie » en français et en arabe. La fatigue se fait sentir sur les chemins abrupts, mais tous les pèlerins continuent de bon cœur, désireux d’arriver au but de leur pèlerinage. « Ce n'est pas une simple marche. Les chemins, bien que difficiles sont magnifiques.Cela nous rappelle que c'est en se dépassant et non pas en restant dans notre confort quotidien que nous pourrons voir un jour notre Père...Et prier tous ensemble témoigne bien de l'importance de la Foi dans notre mission humanitaire. » explique Axelle, une volontaire, pendant la marche. Les pèlerinages se clôturent par une magnifique messe de Pentecôte, où toutes les voix s’unissent pour prier pour les chrétiens d’Orient, de France et du monde entier.



Syrie


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Irak


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Liban


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Jordanie

Marche de 20 km sur les plateaux du Wadi Muji, l'un des affluents de la mer Morte.
Messe de la Pentecôte de rite grec melkite à Smakieh, dernier village chrétien de Jordanie d'où est parti le pèlerinage.

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mardi 22 mai 2018

Pèlerinage 2018 : homélie du Cardinal Sarah à Chartres


Réécoutez ou relisez l'homélie de son Eminence le Cardinal Robert Sarah prononcée lors de la messe de clôture du 36e pèlerinage de Pentecôte à Chartres le 21 mai 2018:

» Lien direct vers la vidéo


Nota: les passages en gras, soulignés ou en italique sont dans le texte original du Cardinal Sarah.


NDC2018-card-Sarah2.jpg Permettez-moi tout d'abord de remercier chaleureusement Son Excellence Monseigneur Philippe Christory, Evêque de Chartres pour son accueil si fraternel en cette merveilleuse Cathédrale.

Chers Pèlerins de Chartres,

« La lumière est venue dans le monde », nous dit aujourd'hui Jésus dans l’Évangile, « et les hommes ont préféré les ténèbres ».

Et vous, chers pèlerins, avez-vous accueilli l’unique lumière qui ne trompe pas : celle de Dieu ? Vous avez marché pendant trois jours, vous avez prié, chanté, souffert sous le soleil et sous la pluie, avez-vous accueilli la lumière dans vos cœurs ? Avez-vous réellement renoncé aux ténèbres ? Avez-vous choisi de poursuivre la Route en suivant Jésus, qui est la Lumière du monde ?
Chers amis, permettez-moi de vous poser cette question radicale, car si Dieu n’est pas notre lumière, tout le reste devient inutile. Sans Dieu tout est ténèbres !
Dieu est venu jusqu’à nous, il s’est fait homme. Il nous a révélé l’unique vérité qui sauve, il est mort pour nous racheter du péché et, à la Pentecôte, il nous a donné l'Esprit Saint, il nous a offert la lumière de la foi... mais nous préférons les ténèbres !

Regardons autour de nous ! La société occidentale a choisi de s’organiser sans Dieu. La voilà maintenant livrée aux lumières clinquantes et trompeuses de la société de consommation, du profit à tout prix, de l’individualisme forcené.
Un monde sans Dieu est un monde de ténèbres, de mensonge et d’égoïsme !
Sans la lumière de Dieu, la société occidentale est devenue comme un bateau ivre dans la nuit ! Elle n’a plus assez d’amour pour accueillir des enfants, les protéger dès le sein de leur mère, les préserver de l’agression de la pornographie.
Privée de la lumière de Dieu, la société occidentale ne sait plus respecter ses vieillards, accompagner vers la mort ses malades, faire une place aux plus pauvres et aux plus faibles. Elle est livrée aux ténèbres de la peur, de la tristesse et de l’isolement. Elle n’a plus que le vide et le néant à offrir. Elle laisse proliférer les idéologies les plus folles. Une société occidentale sans Dieu peut devenir le berceau d’un terrorisme éthique et moral plus virulent et plus destructeur que le terrorisme des Islamistes. Souvenez-vous que Jésus nous a dit : « Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt Celui qui peut perdre dans la géhenne à la fois l’âme et le corps » (Mt 10, 28).

Chers amis, pardonnez-moi cette description. Mais il faut être lucide et réaliste.
Si je vous parle ainsi, c’est parce que, dans mon cœur de prêtre, de pasteur, je ressens de la compassion pour tant d’âmes égarées, perdues, tristes, inquiètes et seules !
Qui les conduira à la lumière ?
Qui leur montrera le chemin de la vérité, le seul vrai chemin de liberté qui est celui de la Croix ?
Va-t-on les livrer à l’erreur, au nihilisme désespéré, ou à l’islamisme agressif sans rien faire ?
Nous devons clamer au monde que notre espérance a un nom : Jésus Christ, l’unique Sauveur du monde et de l’humanité !
Nous ne pouvons plus nous taire !
Chers Pèlerins de France, regardez cette cathédrale ! Vos ancêtres l’ont construite pour proclamer leur foi !
Tout, dans son architecture, sa sculpture, ses vitraux, proclame la joie d’être sauvé et aimé par Dieu. Vos ancêtres n’étaient pas parfaits, ils n’étaient pas sans péchés. Mais ils voulaient laisser la lumière de la foi éclairer leurs ténèbres !
Aujourd’hui, toi aussi, Peuple de France, réveille-toi !
Choisis la lumière ! Renonce aux ténèbres !
Comment faire ?
L’Évangile nous répond : « celui qui agit selon la vérité vient à la lumière ». Laissons la lumière du Saint-Esprit illuminer nos vies concrètement, simplement, et jusque dans les régions les plus intimes de notre être profond.
Agir selon la vérité, c’est d’abord mettre Dieu au centre de nos vies, comme la Croix est le centre de cette cathédrale.
Mes frères, choisissons de nous tourner vers Lui, chaque jour !
En cet instant, prenons l’engagement de garder tous les jours quelques minutes de silence pour nous tourner vers Dieu, pour lui dire « Seigneur règne en moi ! Je te donne toute ma vie ! »
Chers Pèlerins, sans silence, il n’y a pas de lumière. Les ténèbres se nourrissent du bruit incessant de ce monde, qui nous empêche de nous tourner vers Dieu.
Prenons exemple sur la liturgie de la Messe de ce jour. Elle nous porte à l’adoration, à la crainte filiale et amoureuse devant la grandeur de Dieu. Elle culmine à la Consécration où tous ensemble, tournés vers l’autel, le regard dirigé vers l’hostie, vers la croix, nous communions en silence dans le recueillement et l’adoration.
Chers frères, aimons ces liturgies qui nous font goûter la présence silencieuse et transcendante de Dieu, et nous tournent vers le Seigneur.

Chers frères prêtres, je veux m’adresser spécialement à vous. Le Saint Sacrifice de la Messe est le lieu où vous trouverez la lumière pour votre ministère. Le monde où nous vivons nous sollicite sans cesse. Nous sommes constamment en mouvement, sans nous préoccuper de nous arrêter et de prendre le temps pour nous rendre dans un endroit désert nous reposer un peu, dans la solitude et le silence, en compagnie du Seigneur. Le danger serait grand de nous prendre pour des "travailleurs sociaux". Nous ne porterions plus alors au monde la Lumière de Dieu, mais notre propre lumière, qui n’est pas celle qu’attendent les hommes. Ce que le monde attend du prêtre : c’est Dieu et la Lumière de sa Parole proclamée sans ambiguïté, ni falsification.
Sachons nous tourner vers Dieu dans une célébration liturgique recueillie, pleine de respect, de silence et empreinte de sacralité. N’inventons rien dans la liturgie. Recevons tout de Dieu et de l’Eglise. N’y cherchons pas le spectacle ou la réussite. La liturgie nous l'apprend : Être prêtre, ce n'est pas d'abord faire beaucoup. C'est être avec le Seigneur, sur la Croix ! La liturgie est le lieu où l’homme rencontre Dieu face à face. La liturgie est le moment le plus sublime où Dieu nous apprend à « reproduire en nous l’image de son Fils Jésus Christ, afin qu’il soit l’Aîné d’une multitude de frères » (Rm 8, 29). Elle n’est pas et ne doit pas être une occasion de déchirement, de lutte ou de dispute. Dans la forme ordinaire, tout comme dans la forme extraordinaire du Rite romain, l'essentiel est de nous tourner vers la Croix, vers le Christ, notre Orient, notre Tout et notre unique Horizon ! Que ce soit dans la forme ordinaire ou la forme extraordinaire, sachons toujours célébrer, comme en ce jour, selon ce qu'enseigne le Concile Vatican II : avec une noble simplicité, sans surcharges inutiles, sans esthétique factice et théâtrale, mais avec le sens du sacré, le souci premier de la Gloire de Dieu, et avec un véritable esprit de fils de l’Église d’aujourd’hui et de toujours !
Chers frères prêtres, gardez toujours cette certitude : être avec le Christ sur la Croix, c'est cela que le célibat sacerdotal proclame au monde ! Le projet, de nouveau émis par certains, de détacher le célibat du sacerdoce en conférant le sacrement de l’Ordre à des hommes mariés (les « viri probati ») pour, disent-ils, « des raisons ou des nécessités pastorales », aura pour graves conséquences, en réalité, de rompre définitivement avec la Tradition apostolique. Nous allons fabriquer un sacerdoce à notre taille humaine, mais nous ne perpétuons pas, nous ne prolongeons pas le sacerdoce du Christ, obéissant, pauvre et chaste. En effet, le prêtre n’est pas seulement un « alter Christus », mais il est vraiment « ipse Christus », il est le Christ lui-même ! Et c'est pour cela qu'à la suite du Christ et de l’Église, le prêtre sera toujours un signe de contradiction !

A vous, chers chrétiens, laïcs engagés dans la vie de la Cité, je veux dire avec force : « n’ayez pas peur ! N’ayez pas peur de porter à ce monde la lumière du Christ ! »
Votre premier témoignage doit être votre propre exemple : agissez selon la Vérité ! Dans votre famille, votre profession, vos relations sociales, économiques, politiques, que le Christ soit votre Lumière ! N’ayez pas peur de témoigner que votre joie vient du Christ !
Je vous en prie, ne cachez pas la source de votre espérance ! Au contraire, proclamez ! Témoignez ! Évangélisez ! L’Église a besoin de vous ! Rappelez à tous que seul « le Christ crucifié révèle le sens authentique de la liberté ! »(1) . Avec le Christ, libérez la liberté aujourd’hui enchaînée par des faux droits humains, tous orientés vers l’autodestruction de l’homme.

A vous, chers parents, je veux adresser un message tout particulier. Être père et mère de famille dans le monde d’aujourd’hui est une aventure pleine de souffrances, d’obstacles et de soucis. L’Église vous dit : « Merci » ! Oui, Merci pour le don généreux de vous-mêmes !
Ayez le courage d’élever vos enfants à la lumière du Christ. Il vous faudra parfois lutter contre le vent dominant, supporter les moqueries et les mépris du monde. Mais nous ne sommes pas ici pour plaire au monde ! « Nous proclamons un Christ crucifié, scandale pour les juifs et folie pour les païens » (1 Co 1, 23-24)
N’ayez pas peur ! Ne renoncez pas ! L’Église, par la voix des Papes - tout spécialement depuis l’encyclique Humanae Vitae - vous confie une mission prophétique : témoigner devant tous de notre confiance joyeuse en Dieu, qui nous a fait gardiens intelligents de l'ordre naturel. Vous annoncez ce que Jésus nous a révélé par sa vie même : « La liberté s'accomplit dans l'amour, c'est à dire le don de soi »(2) .
Chers Pères et Mères de famille, l’Église vous aime ! Aimez l’Église ! Elle est votre Mère. Ne vous joignez pas à ceux qui se moquent d’elle, parce qu’ils ne voient que les rides de son visage vieilli par les siècles de souffrance et d’épreuves. Aujourd’hui encore, elle est belle et rayonne de sainteté.

A vous enfin je veux maintenant m’adresser, vous, les plus jeunes qui êtes ici nombreux !
Toutefois, je vous prie d’écouter d’abord un « Ancien », qui a plus d’autorité que moi. Il s’agit de l’évangéliste saint Jean. Au-delà de l’exemple de sa vie, saint Jean a également laissé un message écrit aux jeunes. Dans sa Première Lettre, nous lisons ces paroles émouvantes d’un Ancien aux jeunes des Eglises qu’il avait fondées. Ecoutez sa voix pleine de vigueur, de sagesse et de chaleur : « Je vous l’ai écrit, à vous, les plus jeunes : vous êtes forts, la Parole de Dieu demeure en vous, vous avez vaincu le Mauvais. N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde » (1 Jn 2, 14-15) (3).
Le monde que nous ne devons pas aimer, commentait le Père Raniero Cantalamessa, dans son homélie du Vendredi Saint 2018, et auquel nous ne devons pas nous conformer, n’est pas, nous le savons bien, le monde créé et aimé par Dieu, ce ne sont pas les personnes du monde vers lesquelles, au contraire, nous devons toujours aller, surtout les pauvres et les derniers des pauvres, pour les aimer et les servir humblement… Non ! Le monde à ne pas aimer est un autre monde ; c’est le monde tel qu’il est devenu sous la domination de Satan et du péché. Le monde des idéologies qui nient la nature humaine et détruisent la famille… Les structures onusiennes, qui imposent une nouvelle éthique mondiale, jouent un rôle décisif et sont devenues aujourd’hui une puissance écrasante, qui se propage par la voie des ondes à travers les possibilités illimitées de la technologie. Dans beaucoup de pays occidentaux, c’est un crime aujourd’hui de refuser de se soumettre à ces horribles idéologies. C’est ce que nous appelons l’adaptation à l’esprit du temps, le conformisme. Un grand poète croyant britannique, du siècle dernier, Thomas Stearns Eliot a écrit trois versets qui en disent davantage que des livres entiers : « Dans un monde de fugitifs, celui qui prend la direction opposée aura l’air d’un déserteur ». Chers jeunes chrétiens, s’il est permis à un « Ancien », comme l’était saint Jean, de s’adresser directement à vous, je vous exhorte moi aussi, et je vous dis : vous avez vaincu le Mauvais ! Combattez toute loi contre nature, que l’on voudrait vous imposer, opposez-vous à toute loi contre la vie, contre la famille. Soyez de ceux qui prennent la direction opposée ! Osez aller à contre-courant ! Pour nous, chrétiens, la direction opposée n’est pas un lieu, c’est une Personne, c’est Jésus Christ, notre Ami et notre Rédempteur. Une tâche vous est particulièrement confiée : sauver l’amour humain de la dérive tragique dans laquelle il est tombé : l’amour, qui n’est plus le don de soi-même, mais seulement la possession de l’autre - une possession souvent violente tyrannique -. Sur la Croix, Dieu s’est révélé comme « agape », c’est-à-dire comme l’amour qui se donne jusqu’à la mort (4). Aimer vraiment, c’est mourir pour l’autre. Comme ce jeune gendarme, le colonel Arnaud Beltrame !

Chers jeunes, vous éprouvez souvent sans doute, dans votre âme, la lutte des ténèbres et de la lumière. Vous êtes parfois séduits par les plaisirs faciles du monde.
De tout mon cœur de prêtre, je vous le dis : n’hésitez pas !
Jésus vous donnera tout ! En le suivant pour être des Saints, vous ne perdrez rien ! Vous gagnerez la seule Joie qui ne déçoit jamais !
Chers jeunes, si, aujourd’hui, le Christ vous appelle à le suivre comme prêtre, comme religieux ou religieuse, n’hésitez pas ! Dites lui : « fiat » , un oui enthousiaste et sans condition !
Dieu veut avoir besoin de vous, quelle grâce ! Quelle joie !
L'Occident a été évangélisé par les Saints et les Martyrs. Vous, jeunes d'aujourd'hui, vous serez les saints et les martyrs que les nations attendent pour une Nouvelle Evangélisation ! Vos patries ont soif du Christ ! Ne les décevez pas ! L’Église vous fait confiance !
Je prie pour que nombreux parmi vous répondent, aujourd’hui, durant cette Messe, à l’appel de Dieu à le suivre, à tout laisser pour lui, pour sa lumière.
Chers jeunes n’ayez pas peur, Dieu est le seul ami qui ne vous décevra jamais !

Quand Dieu appelle, il est radical. Cela signifie qu’Il va jusqu’au bout, jusqu’à la racine. Chers amis, nous ne sommes pas appelés à être des chrétiens médiocres ! Non, Dieu nous appelle tout entier jusqu'au don total, jusqu'au martyr du corps ou du cœur !
Cher peuple de France, ce sont les monastères qui ont fait la civilisation de ton pays ! Ce sont les hommes et les femmes qui ont accepté de suivre Jésus jusqu’au bout, radicalement, qui ont construit l’Europe chrétienne. Parce qu’ils ont cherché Dieu seul, ils ont construit une civilisation belle et paisible, comme cette cathédrale.
Peuple de France, peuples d’Occident, vous ne trouverez la paix et la joie qu’en cherchant Dieu seul ! Retournez à vos racines ! Retournez à la Source ! Retournez aux monastères ! Oui, vous tous, osez aller passer quelques jours dans un monastère ! Dans ce monde de tumulte, de laideur et de tristesse, les monastères sont des oasis de beauté et de joie. Vous y ferez l'expérience qu'il est possible de mettre concrètement Dieu au centre de toute sa vie. Vous y ferez l'expérience de la seule joie qui ne passe pas !
Chers pèlerins, renonçons aux ténèbres. Choisissons la lumière ! Demandons à la Très Sainte Vierge Marie de savoir dire « fiat », c’est-à-dire oui, pleinement, comme elle, de savoir accueillir la lumière de l'Esprit Saint comme elle. En ce jour où, grâce à la sollicitude du Saint-Père le Pape François, nous fêtons Marie, Mère de l’Église, demandons à cette Mère Très Sainte d'avoir un cœur comme le sien, un cœur qui ne refuse rien à Dieu, un cœur brûlant d'amour pour la gloire de Dieu, un cœur ardent à annoncer aux hommes la Bonne Nouvelle, un cœur généreux, un cœur large comme le cœur de Marie, aux dimensions de l’Église, aux dimensions du Cœur de Jésus !

Ainsi soit-il !

Robert Card. Sarah

(1) Saint Jean-Paul II, Veritatis Splendor, 85.
(2) Saint Jean-Paul II, Veritatis Splendor, 87.
(3) Saint Jacques ajoute : “Créatures adultères ! Vous savez bien que l’Amour pour les choses du monde est hostilité contre Dieu; donc, celui qui veut aimer les choses du monde se pose en ennemi de Dieu” ( Jc 4, 4). Le monde occidental est une illustration incontestable de ce qu’affirme saint Jacques.
(4) Homélie du Père R. Cantalamessa du Vendredi Saint 2018, Basilique Saint-Pierre de Rome.


Quelques extraits ont été publiés sur le compte twitter du Cardinal Sarah:






Pèlerinage 2018 : la presse en parle

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Articles:


Vidéos:

  • Journal télévisé 19/20 de France 3 Centre - Val de Loire du 21 mai 2018: lien vers la vidéo



  • Journal de TV Liberté du 21 mai 2018:

Le JT - Le succès du pèlerinage de Notre-Dame de chrétienté
Retour en images sur le pèlerinage de #Chartres.
TV Libertés, la seule chaîne qui suit les pèlerinages de Paris à Chartres et de Chartres à Paris !
L'émission ici ➡ https://t.co/NRpcxJWwdd pic.twitter.com/zDBUQg2LyG

— TV Libertés (@tvlofficiel) 23 mai 2018

Pèlerinage 2018 - une rencontre

Antoine, 16 ans, candidat Raider-Scout : « Je suis leur chef, mais je reste leur serviteur »

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Alors que nous remontions la colonne, nous avons croisé un chapitre qui a attiré notre attention : la méditation n'était pas animée par un aîné du groupe mais par un jeune Scout d’Europe. C'est le chapitre Saint Benoît-Saint Louis, qui regroupe des anciens et les patrouilles de la troupe XVe Paris (basée à St Roch - 75001) mais également d'autres patrouilles d'autres unités. Rencontre sur le Bivouac de Choisel avec Antoine, 16 ans et Chef de patrouille de l'Hermine, responsable cette année du chapitre. C'est peut-être le plus jeune animateur du pèlerinage.

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Vous nous avez dit animer votre Chapitre dans le cadre de votre défi "cimes scout raider". A quoi correspond cet engagement ?

Le scout raider est fait pour servir et sauver son prochain. Etre scout raider n’est pas forcément offert à tout le monde. Il faut réussir des défis tout au long de l’année : sport, communication, évangélisation. C’est dans ce cadre que j’ai demandé à animer le chapitre sur les chemins de Chartres.

Comment vois-tu ton rôle d’animateur du chapitre ?

Je veille notamment à l’ambiance du chapitre et à l’animation des méditations. Toute la patrouille a préparé quelque chose pour animer. Dans le chapitre il y a aussi une autre patrouille d’une autre troupe dont le CP (ndlr : le Chef de Patrouille) veut transmettre la foi à sa patrouille. On est sur la même longueur d’ondes. Notre foi mérite d’être vécue en patrouille avant tout. Je suis leur CP, mais dans notre hiérarchie scoute du service, je reste leur serviteur.

Mais cela reste un véritable défi. Tout le monde m’aide un peu mais c’est un engagement qui demande de la préparation. Au terme de la première journée, le contrat semblait rempli. C’est très facile de faire quelque chose de génial.

Pourquoi avoir choisi le pèlerinage de Chartres pour réaliser votre défi ?

Je suis arrivé à Paris il y a deux ans. J’ai fait le pèlerinage pour la première fois l’année dernière. Cela m’a boosté spirituellement et j’ai beaucoup reçu.. Alors j’ai voulu que mes scouts reçoivent au moins autant que ce que j’ai reçu l’année dernière.

J’ai remarqué que derrière votre bannière, il y avait un brancard…

Oui, c’est une statue de Saint Louis que nous avons construite pour le pèlerinage de Chartres l’année dernière. Nous en sommes très fiers. Cette année, nous avons renforcé et embelli le brancard.
Saint Louis est le saint patron de la troupe et Saint Benoît celui du Groupe. Nous sommes heureux de pouvoir prier Saint Louis en sa présence.

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Merci Antoine pour cet échange.

Merci pour cet échange, plein de jeunesse et au travers duquel on décèle une réelle volonté d’engagement. Ce mot « engagement », en tant que scout vous le connaissez bien, surtout depuis que vous avez prononcé votre promesse. Le chant de la promesse que nous chantons à la messe du dimanche nous le rappelle.

Dans votre chapitre, nous avons aussi remarqué les anciens qui marchent avec vous, ou qui viennent vous rendre visite sur le bivouac : cette présence est synonyme d’un héritage, d'une tradition d'engagement. L’un d’entre eux nous confiait qu’au moins 16 anciens de la troupe sont devenus prêtres, religieux ou séminaristes. Bel exemple pour vous, qui marchez sous la protection de Saint Louis roi de France, Saint Benoît et de tous les saints qui prient pour vous !


Dimanche 20 mai 2018

Pèlerinage 2018 - Jour 2 - Un jour un Saint

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Saint Frère André de Montréal



« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile » disait saint Paul de Tarse.

Cet appel mystérieux l’a poussé à dépasser les frontières entre l’Asie mineure et l’Europe. Plus tard – et c’est une grande fierté que nous pouvons avoir en tant que chrétiens – la France fille aînée de l’Église a, au fil des siècles, à son tour porté l’Évangile très loin, par delà les océans. Le Québec ne fit pas d’exception et de nombreux saints fondateurs, continuèrent d’annoncer le Christ sur le nouveau continent. Saint Frère André de Montréal est, pour nous pèlerins, un exemple de sainteté vers laquelle il nous faut tendre.

Né le 8 août 1845 dans un petit village près de Montréal, il est le 8e enfant sur 13 d’une humble et pauvre famille. Très vite, André grandira sous l’ombre de la Croix. Orphelin de père à 9 ans puis deux ans après de mère, il sera confié à un oncle puis à une tante.

À 17 ans, il est cordonnier et boulanger. Il mène une vie de pénitence et de prières, inquiétant son entourage et détériorant sa santé fragile. Mais il se plaît à accomplir des tâches rudes.

À 25 ans, il rentre à la Congrégation de la Sainte Croix, recommandé auprès des supérieurs par l’abbé Joseph-André Provençal qui verra déjà en lui un saint. André est un novice à la conduite impeccable mais manquera d’être renvoyé plusieurs fois en raison de sa santé fragile. Après trois longues années de noviciat, l’évêque de Montréal intervient pour qu’il soit autorisé à prononcer ses voeux.

Il a alors la charge de la porterie du collège. Il y restera pendant quarante ans, remplissant cette tâche avec une incroyable fidélité et charité. Il accueillera tous ceux qui se présenteront, les pauvres, les malades et les handicapés, prenant la résolution de traiter tous ceux qui sonnent à cette porte, comme le Christ lui-même.

Cette porte que saint Frère André a tenue toutes ces années, nous sommes appelés à faire de même. Cette porte est avant tout celle de notre âme. « Je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. »

Saint Frère André guérisseur des corps et guérisseurs des âmes… 125 000 miracles sont répertoriés lors de son procès de béatification. Il distribue des médailles de Saint Joseph et de l’huile d’olive en demandant aux personnes de se frictionner avec confiance. Tous ceux qui viennent à lui ne seront pas guéris, mais il y reconnaît là, une pédagogie toute divine. Ce sont souvent ceux ayant déjà une foi solide que le Seigneur éprouve davantage.

« Mon Dieu, donnez à ceux qui vous cherchent de vous trouver et à ceux qui vous ont trouvé de vous chercher encore. »

« Ce n’est pas moi qui guéris, c’est Saint Joseph ! » Il construira, uniquement, une basilique en l’honneur de Saint Joseph, dans laquelle il repose actuellement. Ces mots PAUVRETÉ, SERVICE et HUMILITÉ, guideront sa vie comme Saint Joseph et seront sa voie pour chercher à prendre la dernière place, dans le service à son prochain. En un mot, devenir comme Jésus.

Il meurt à 92 ans et sera canonisé en 2010 par le Pape Benoît XVI.


Pèlerinage 2018 - jour 2 - un jour un texte

Conte chrétien : Le berceau de Jésus ou le dernier songe de Joseph


« L’enfant qui grandit en Marie, est l’œuvre de l’Esprit Saint ; tu l’appelleras Jésus sauveur » Tel fut le message du premier songe de Joseph. Et peut-on mettre en doute la parole d’un ange, même s’il apparaît dans un rêve ? Alors Joseph prit Marie chez lui. À Nazareth on le nommait Joseph le juste.

C’est qu’il s’y entendait pour AJUSTER les poutres, les solives, les planches, étant menuisier artisan charpentier... Mais il pratiquait surtout la justice du cœur, celle qui ne se mesure pas et que l’on nomme compassion, aumône, miséricorde.

Ce n’était pas un bavard, Joseph, on n’a pas une seule parole de lui dans tout l’Evangile... Non il ne causait pas, il écoutait, regardait, réfléchissait, évaluait, décidait en s’ajustant au bon vouloir de Dieu, aux personnes rencontrées, aux évènements, à leurs circonstances. .

Joseph prit donc Marie dans sa maison à Nazareth, mais alors quel remue-ménage ! En premier lieu il fallait préparer une chambre pour Marie et l’enfant qui allait naître, refaire le dallage, rénover les boiseries, les meubles, les tapisseries : tout devait être propre, digne, accueillant dans la simplicité. .

Et puis il y avait le berceau ! Joseph prit une journée pour y penser, car les meubles, les planches, les portes, c’était son travail habituel, mais un berceau... et pour qui... cela demande réflexion. .

Peu a peu, un plan s’élabora dans sa tête : il choisit des bois différents les uns des autres par leur dureté, leur souplesse, leur résistance, leur odeur, et, dans ses mains habiles, les outils se mirent à danser, à sautiller, à aller et venir, courir, crier, chanter...Scies, râpes, rabots, gouges, ciseaux, tarières, chacun laissait sa trace dans le bois, et laissait des copeaux sur le vieil établi. .

Tenons, mortaises et chevilles s’ingénièrent à rassembler le tout harmonieusement. Poncé, verni, spacieux, équilibré, stable et léger, ce berceau était une oeuvre d’art. Quand Joseph le présenta a Marie elle s’extasia : « Comme il est beau son berceau ! Je vais l’habiller a l’intérieur d’ouate, de coussins, de couvertures légères. Notre enfant y reposera en faisant des rêves merveilleux. Merci Joseph » .

Ni l’un ni l’autre ne savait ce qui les attendait. .
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À midi, coup de trompette, galop de cheval dans la rue. Un officier romain proclame : « Avis à la population... » Et une affiche fut placardée contre la porte du gouverneur : « Tous les habitants de l’empire doivent se faire inscrire sur un registre de la ville où sont nés ses ancêtres .» .

Et Joseph se prépara à prendre la route. Marie lui dit : « Je pars avec toi. » On prépara quelques affaires : linge, couvertures, ravitaillement, on équipa l’âne d’un double bât, et, dès l’aube, ce fut le début d’un long voyage : plus de 100 km à travers la Galilée, la Samarie, la Judée. L’âne les aidait beaucoup et parfois portait Marie très fatiguée. Arrivés a Bethléem, pas de place pour eux a l’auberge !... par bonheur ce sont les pauvres bergers qui les accueillent... Dans la nuit, Marie met au monde Jésus, l’enveloppe de couvertures et le couche sur la paille dans une mangeoire à bestiaux. Et Joseph pensait : .

« À Nazareth, nous avions un si beau berceau ! » .

Puis ce fut le joyeux défilé des bergers qui dansaient et chantaient avec les anges... .

Et puis la caravane des Mages... .

Mais dans la nuit, Joseph sentit qu’on le secouait, c’était l’ange. « Debout Joseph ! Hérode veut faire assassiner l’enfant... alors prends Jésus et sa mère et fuyez en Égypte... départ immédiat, direction plein ouest. L’âne vous guidera. » .

On attache avec ses langes l’enfant Jésus sur le dos de l’âne, on réunit quelques provisions, et c’est une longue marche, sous le soleil, en direction de la mer, du Sinaï, du Nil, des pyramides... Pendant des années ils vécurent en exilés, dans des abris de fortune, Joseph faisant des petits boulots, avec Marie regardant Jésus et rêvant : « Tout de même, nous avions un si beau berceau pour lui ! » .

Enfin une nuit, une petite tape sur l’épaule réveilla Joseph... c’était l’ange. « Les tyrans qui voulaient tuer Jésus sont morts. Vous pouvez rentrer à Nazareth. » Ce fut le troisième songe de Joseph, plein d’espérance.

Et la caravane reprit la piste du bord de mer, l’âne trottinant à côté de Jésus, Marie et Joseph à quelques pas en arrière, surveillant leur trésor. C’est ainsi qu’au bout de huit jours, on arriva en Galilée, a Nazareth. Là, rien n’avait changé : l’atelier de Joseph, les outils, les copeaux, tout était en place.

La chambre de Marie était intacte avec le berceau dans un coin. .

On renoue avec les voisins, les amis, Joseph trouva du travail, et Jésus grandissait au milieu de nombreux copains. .

Quand il eut 12 ans, toute la famille ainsi que la moitié du village se mirent en route pour un grand pèlerinage a Jérusalem... et c’est dans le temple que Jésus dit à ses parents des mots qu’ils n’oublièrent pas : « Je dois m’occuper du royaume de mon Père. » .

Ils rentrèrent à Nazareth et Joseph, chaque jour jetait un œil au berceau qu’il avait construit avec amour et ou Jésus n’avait jamais dormi... et Jésus avec application, apprit le métier d’artisan charpentier, et il se faisait beaucoup d’amis. Parmi eux il y avait un émigré, Louka, qui se confiait à lui ; et Jésus parla à Joseph : « Ses parents arrivés depuis peu habitent la petite maison près de la fontaine, ils sont très pauvres et attendent la naissance d’un bébé. » Joseph écouta sans dire un mot, mais dans ses yeux brillait une lumière. Le lendemain le berceau avait changé de domicile. .

Et dans la nuit, Joseph eut un songe, le dernier..., une voix qui n’était pas celle d’un ange, murmura a son oreille : « Heureux sois-tu Joseph, de donner aux pauvres ce que tu as de meilleur, de plus précieux, de plus beau. » .
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samedi 19 mai 2018

Pèlerinage 2018 - Jour 1 - Bivouac

Les pèlerins sont au bivouac de Choisel

Amis Pèlerins, bienvenue à Choisel, charmante bourgade de la Vallée de Chevreuse. Choisel, son église, sa mairie, son château et surtout son champ... Ce champ que vous attendez tous, vous le guettez tous dès le début de cette dernière montée. A chaque virage vous espérez le voir mais tel un mirage, il se dérobe et s'évanouit. Alors malgré la fatigue vous continuez, les chants redoublent, on les entend du bivouac mais vous ne voyez toujours pas ce fameux champ. Pourtant au détour d'un virage, il est enfin là. Vous y entrez sous les vivas, et ses bosses vous tendent leurs bras pour la nuit.

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Tout est installé : la soupe est chaude, l'alimentation en eau fonctionne pour des ablutions revigorantes, les sacs sont sortis des camions, les infirmiers du corps et de l'âme ne sont pas loin pour vous réparer. C'est l'occasion de remercier tous les membres des services soutiens : de la sécurité aux toilettes, des infirmiers à la popote, du secrétariat aux objets trouvés... chacun a son importance et tous sont utiles ! Merci à vous !

Il est maintenant tard, vous avez récupéré vos sacs, planté votre tente, dîné et prié... dormez bien amis pèlerins, ne rêvez pas de la voix, mais rêvez des blés au travers desquels vous marchez !

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Saints Anges gardiens, veillez sur nous et protégez nous.


Pèlerinage 2018 - Jour 1 - un jour un texte

Bossuet «Le Seigneur s’est cherché un homme selon son cœur.»
(I Reg., XIII, 13)
Second panégyrique de Saint Joseph

« Cet homme selon le cœur de Dieu ne se montre pas au dehors, et Dieu ne le choisit pas sur les apparences, ni sur le témoignage de la voie publique.

Le temps était arrivé que Dieu cherchât un homme selon son cœur, pour déposer en ses mains ce qu’il avait de plus cher; je veux dire la personne de son Fils unique, l’intégrité de sa sainte Mère, le salut du genre humain.

Il laisse Jérusalem et les autres villes renommées ; il s’arrête sur Nazareth ; et dans cette bourgade inconnue il va choisir encore un homme inconnu, un pauvre artisan, Joseph en un mot, pour lui confier un emploi dont les anges du premier ordre se seraient sentis honorés, afin, que nous entendions que l’homme selon le cœur de Dieu doit être lui-même cherché dans le cœur, et que ce sont les vertus cachées qui le rendent digne de cette louange.

C’est un vice ordinaire aux hommes, de se donner entièrement au dehors et de négliger le dedans, de songer souvent tel qu’ils paraissent et de ne penser point tel qu’ils doivent être.

C’est pourquoi les vertus qui sont estimées, ce sont celles qui se mêlent d’affaires et qui entrent dans le commerce des hommes : au contraire les vertus cachées et intérieures, où le public n’a point de part, où tout se passe entre Dieu et l’homme, non seulement ne sont pas suivies, mais ne sont pas même entendues.

La simplicité, le détachement, l’amour de la vie cachée sont donc les trois vertus du juste Joseph. En ces trois vertus consiste le caractère de cet homme de bien dont nous parlons ; c’est aussi en ces trois vertus que consiste le caractère du juste Joseph.

Car cet homme de bien que nous considérons, pour être selon le cœur de Dieu, il faut premièrement qu’il le cherche ; en second lieu, qu’il le trouve; en troisième lieu, qu’il en jouisse. Joseph, homme simple, a cherché Dieu ; Joseph, homme détaché, a trouvé Dieu ; Joseph, homme retiré, a joui de Dieu ».

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Pèlerinage 2018 - jour 1 - un jour un Saint

Sainte Thérèse d’Avila et Saint Joseph


Chers pèlerins,

Connaissez-vous celle qui eut un amour passionné, une confiance inconditionnelle en Saint Joseph? Celle qui fut à l’origine de sa dévotion dans le monde entier ?
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Eh bien, c’est sainte Thérèse d’Avila ! C’est pourquoi nous l’avons choisie comme Sainte Patronne de ce premier jour du pèlerinage.

Née au début du XVIe siècle, elle était, dit-on, fort jolie, profondément intelligente, d’un tempérament de feu, avec une plume talentueuse, un humour délicieux et un merveilleux bon sens. Elle quittera le monde pour entrer au Carmel à 20 ans. À l’âge de 40 ans, elle se convertira radicalement, connaîtra des grâces mystiques extraordinaires et réformera l’Ordre des Carmélitespuis celui des Carmes avec l’aide de saint Jean de la Croix. Canonisée quarante ans après sa mort, elle sera la première femme proclamée Docteur de l’Église, par le pape Paul VI.

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Tout cela, vous le saviez probablement, mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est le lien très étroit qui unissait cette grande sainte et Saint Joseph ! C’est ce que nous allons découvrir avec cette méditation.

Tout a commencé par une maladie qui l’a éprouvée pendant trois ans. Mais laissons-la nous expliquer dans quel état elle se trouvait : « Ma faiblesse allait au-delà de tout ce qui peut se dire : il ne me restait que les os, et cela dura plus de huit mois. Je demeurai ensuite durant près de trois ans toute percluse, quoique avec un peu d’amendement… Me trouvant, si jeune encore, frappée de paralysie, et voyant le triste état où m’avaient réduite les médecins de la terre, je résolus de recourir à ceux du Ciel pour obtenir ma guérison… Je pris pour avocat et pour protecteur le glorieux Saint Joseph, et je me recommandai très instamment à lui. Son secours éclata de la manière la plus visible. Ce tendre père de mon âme, ce bien-aimé protecteur se hâta de me tirer de l’état où languissait mon corps… »

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Saint Joseph ne se contente pas de guérir sainte Thérèse, il va continuer à veiller sur elle pendant toute sa vie, car les dangers ne manqueront pas, en particulier lors de ses nombreux périples.

Un jour qu’elle était en voyage afin de fonder un couvent en Andalousie, elle traversa les défilés de la sierra Morena. Les conducteurs des chariots s’égarèrent et s’avancèrent imprudemment le long d’un passage si étroit que l’on ne put bientôt ni avancer ni reculer. Sainte Thérèse et ses com-pagnes restent suspendues au-dessus du précipice ; au moindre mouve-ment, elles vont y rouler avec leur équipage.

« Prions, mes filles ! dit la sainte. Demandons à Dieu par l’intercession de Saint Joseph qu’il nous délivre de ce péril !»

À l’instant même, une voix semblable à celle d’un vieillard leur crie avec force : « Arrêtez, arrêtez ! Vous êtes perdues, si vous avancez.

— Mais comment nous tirer de ce mauvais pas ? demandent-elles.

— Inclinez vos chariots de tel côté, reprend la voix, et rebroussez chemin. »

Les indications sont suivies ; les guides, à leur grande surprise, retrouvent aussitôt une route excellente, et, pleins de reconnaissance envers leur sau-veur, ils s’élancent du côté où il leur parlait, afin de le remercier. Sainte Thérèse les suit du regard, elle les voit courir à toutes jambes et chercher en vain.

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« Vraiment, dit-elle à ses filles, je ne sais pourquoi nous laissons aller ces bonnes gens, car c’est la voix de mon père Saint Joseph que nous avons entendue, et ils ne le trouveront pas. »

Saint Joseph est surtout bien connu pour son aide dans les diffi-cultés matérielles. Sainte Thérèse en a bénéficié plus d’une fois, comme par exemple lors de la construction de son premier couvent où les travaux furent arrêtés, faute d’argent pour payer les ouvriers : « Saint Joseph, mon véritable Père et Maître, m’apparut et me fit comprendre que l’argent ne me manquerait pas, et que je pouvais m’engager avec les ouvriers. Ce que je fis, sans avoir le moindre sou en caisse, et le Seigneur pourvut à tout d’une manière qui provoqua l’admiration de tous ceux qui l’apprirent. »

Ce couvent fut tout naturellement placé sous le patronage de son bienfaiteur, Saint Joseph. Finalement, c’est tout l’Ordre du Carmel qui se mettra sous sa protection et le prendra comme Saint Patron en 1631. Dans son autobiographie, sainte Thérèse explique la raison profonde de sa dévotion envers Saint Joseph et pourquoi elle s’est consacrée à lui ainsi que son Ordre. « Le Seigneur semble avoir donné grâce aux autres saints pour nous assister dans tel ou tel besoin ; mais Saint Joseph, je le sais par expérience, nous assiste dans toutes nos nécessités. NotreSeigneur veut nous montrer, sans aucun doute, qu’Il exauce dans le Ciel toutes les prières de celui auquel il obéissait sur la terre ; car Joseph, en qualité de père nourricier et de père adoptif, avait ici-bas le droit de lui commander. » Pour sainte Thérèse, Saint Joseph est bien l’intercesseur universel ! Non seulement pour les maladies, les dangers corporels, les nécessités matérielles, mais aussi et surtout pour la vie spirituelle. Y compris pour l’oraison, et quand on sait que toute la vie d’une carmélite est fondée sur l’oraison (pas moins de deux heures par jour…), on peut faire confiance à la sainte quand elle nous dit : « Que celui qui ne trouve personne pour lui enseigner l’oraison choisisse cet admirable saint pour maître, il n’aura pas à craindre de s’égarer sous sa conduite. »

DSC_9701.JPG Ainsi, chers pèlerins, vous savez désormais à qui vous adresser pour apprendre à faire oraison ou bien à persévérer. N’hésitez pas non plus à demander à un prêtre, à un séminariste ou à une religieuse sur la colonne de vous éclairer, puisque ce pèlerinage est tout spécialement sous le patronage de Saint Joseph !

Pour conclure cette méditation sur sainte Thérèse d’Avila, nous lui laisserons volontiers une dernière fois la parole pour lui permettre de nous exhorter tous à avoir une véritable dévotion envers Saint Joseph : « Je voudrais porter tout le monde à la dévotion envers ce glorieux saint, tant j’ai d’expérience de son crédit auprès de Dieu. Je demande seulement, pour l’amour de Dieu, à ceux qui ne me croient pas d’en faire l’essai. »

Enfin, ceux qui voudraient en savoir plus sur la vie de sainte Thérèse d’Avila sont fortement invités à aller lire sur le site de Notre-Dame de Chrétienté la très belle méditation consacrée à sa vie. En attendant, restons, chers pèlerins, en silence quelques minutes pour méditer sur cette vie magnifique de sainte Thérèse d’Avila, et demandons-lui toutes les grâces dont nous avons besoin, en particulier d’augmenter en nos âmes l’amour et la dévotion pour Saint Joseph.
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