Saint Louis-Marie Grignion de Montfort nous invite à nous consacrer à la Sainte Vierge, en nous rappelant que pour être unis à Jésus-Christ, il faut Lui ressembler : or qui ressemble le plus au Christ, sinon sa Mère, notre Mère. Et il ajoute que pour être unis à Jésus, il faut l’être à Marie, c’est-à-dire que pour se consacrer parfaitement à Jésus, il faut se consacrer totalement à Marie ; autrement dit, il s’agit de renouveler les promesses de notre baptême.
Il paraît donc tout à fait logique, à l’issue du baptême, de consacrer l’enfant ou de se consacrer soi-même à la Sainte Vierge. D’ailleurs, cette consécration n’est souvent que la suite logique de celle que prononcent les deux époux lors de leur mariage : n’est-il pas légitime, lorsqu’on s’unit dans la vie, de demander à Celle qui fût l’âme de la Sainte Famille, de protéger notre foyer naissant. Il est donc normal de confier à Notre-Dame nos enfants ?
Saint Pie X rappelle – dans son encyclique « Ad diem illum », que seuls auront la béatitude éternelle ceux qui auront reproduit en eux la sainteté du Christ ; et que notre faiblesse est telle, que nous nous décourageons le plus souvent avant d’avoir commencé. Aussi, Dieu a-t-Il voulu que nous ayons un modèle à notre portée, le plus proche possible de Jésus-Christ, à savoir la Vierge Marie, seule à la fois humaine, et préservée du Péché originel.
A côté de cet « enseignement vivant » qu’est pour chacun de nous Notre Dame dans la pratique de la Foi, de l’Espérance et de la Charité, une autre raison nous pousse à imiter Marie. Et c’est encore Saint Pie X – dans la même encyclique – qui le rappelle : Marie est Mère de Dieu. Elle est aussi notre Mère, car Jésus – Dieu fait homme – est notre Sauveur. Si donc Il a un corps humain comme homme, Il a aussi un corps mystique comme Dieu. Marie a mis au monde Dieu, non seulement comme homme, mais aussi comme Sauveur des hommes : l’ange Gabriel ne le lui a pas caché, et sa connaissance de l’Écriture Sainte comme la prophétie du vieillard Siméon n’ont pu que confirmer ce qu’elle pressentait. Aussi, parce que Jésus a pris un corps mortel en Marie, Il a pris en même temps ce corps mystique formé de tous ceux qui croiraient en Lui ; Notre-Dame est donc à la fois Mère du Christ dans sa chair comme dans son esprit, et Mère des hommes dans Son esprit.
L’Abbé BERTO écrivait :
« il est possible qu’il y ait au départ de la terre plusieurs chemins qui vont à Dieu, mais ces chemins, au bout d’un certain temps, se rejoignent tous pour ne plus en faire qu’un seul. Si, à quelque distance du point de départ, on n’a pas rencontré la Sainte Vierge, c’est le signe certain qu’on est égaré ».
Bien d’autres raisons nous poussent à nous consacrer à la Vierge : Épouse du Saint-Esprit, elle saura faire que nous demeurions toujours le temple de Celui-ci, et que nous sachions user de Ses dons pour pratiquer une vie vraiment chrétienne. Il est encore d’autres raisons : toute la Tradition rappelle l’union entre la Vierge et son Divin Fils, tout spécialement à Nazareth. Saint Pie X écrit encore que cette communion de sentiments et de souffrances entre Marie et Jésus font que Marie obtînt de devenir Corédemptrice et Médiatrice de toutes les grâces acquises par la Passion, la Mort et la Résurrection de Jésus.
Il semble donc indispensable, pour être chrétien, de renouveler la consécration que nos parents ont faite de nous à la Vierge au jour de notre baptême, chaque année, afin de vivre vraiment de la vie de Dieu en nous car « le principal office qui fût donné à Marie, lorsqu’Elle vînt sur terre, est de relever les âmes déchues de la Grâce divine et de les réconcilier avec Dieu » (Saint Alphonse de Liguori).
Ce sera sans doute la meilleure façon de nous unir pleinement à l’Eglise, comme Jean-Paul II le rappelle dans l’encyclique Redemptoris Mater : si le Christ est étroitement lié à l’Eglise, Marie – Mère du Rédempteur – participe au combat incessant contre le mal qui se déroule tout au long de l’histoire de l’humanité. Marie est l’image de la Femme, et l’Église s’identifie à Elle ; Elle guide chacun des chrétiens à trouver dans le Christ, le chemin qui mène à Dieu.
Alors, disons d’un seul cœur, au soir de notre Pèlerinage, avec Marie :
« faites tout ce qu’Il vous dira » (Jean II, 5).