Chers amis pèlerins,
Rendons grâce à Dieu ! Remercions Le pour ce beau dimanche de Pentecôte où nous avons la joie de pouvoir assister à la Sainte Messe avec ce magnifique thème de l’Eucharistie, salut des âmes.
Nous avons eu une année sans Covid, un beau soleil sur le pèlerinage … et ces derniers mois pas de nouveaux rescrits ou motu proprio romains … du moins à la minute où je parle.
Votre nombre nous impressionne. Nous avons même dû fermer les inscriptions pour la première fois cette année.
J’ai une pensée toute particulière pour nos amis pèlerins rwandais, espagnols, argentins, américains et australiens qui ont lancé des pèlerinages de chrétienté dans leurs pays. Autour du triptyque ‘Tradition, Chrétienté, Mission’, des pèlerins marchent désormais partout dans le monde et tout au long de l’année. Nous saluons chaleureusement leurs représentants présents cette année avec nous. Je fais le vœu que ces pèlerinages se multiplient dans les années qui viennent. Notre-Dame de Chrétienté continuera à soutenir toutes les initiatives qui pourront se créer.
Chers pèlerins, je voudrais vous proposer trois intentions de prières dans vos chapitres : d’abord, je vous demanderai de prier pour Notre-Dame de Chrétienté, je vous demanderai ensuite de prier pour le repos de l’âme de Benoît XVI et enfin pour nos familles, nos écoles et la défense de la vie avant les nouvelles lois qui se préparent en France.
Vous savez que depuis le motu proprio Traditionis Custodes du 16 juillet 2021 notre pèlerinage, et tous les prêtres attachés à célébrer le rite tridentin, subissent de nombreuses pressions.
Il nous est demandé de ‘normaliser’ notre pèlerinage, c’est-à-dire en clair d’adopter la liturgie Paul VI pour ‘être en communion avec l’Eglise’.
Je pensais naïvement qu’être en communion signifiait avoir la même foi. Ce n’est pas suffisant, semble-t-il.
La messe latine tridentine de l’Eglise catholique, la messe de nos saints, la messe de nos familles, de nos maîtres et, pour beaucoup d’entre nous, la messe de notre conversion, ne correspondrait donc pas à la nouvelle théologie ?
Toutes les demandes pressantes que Notre-Dame de Chrétienté supporte ne sont que le reflet de ce que vous subissez dans de nombreux diocèses, particulièrement en France, où les besoins spirituels des familles sont trop souvent ignorés.
Des baptêmes, des confirmations, des mariages, des enterrements sont refusés dans la forme traditionnelle et des catéchismes sont parfois interdits.
Comment peut-on refuser les grâces sacramentelles qui apportent Dieu et le salut aux âmes ?
La situation est pourtant bien connue : les églises, les séminaires, les catéchismes sont vides, les connaissances élémentaires de la foi catholique sont trop souvent ignorées.
Voilà les raisons de notre choix de paroisses traditionnelles. Ces raisons sont évidentes pour les « catholiques du bas » que nous sommes et pourtant elles demeurent incomprises de nos autorités ecclésiales.
Trop d’écoles catholiques dites sous contrat n’ont plus de « catholiques » que le nom. Elles enseignent maintenant parfois le wokisme ou l’idéologie transgenre.
Que nos autorités ne s’étonnent pas de voir les familles catholiques ferventes se presser au pèlerinage de Chartres.
Chers amis, ne soyons pas inquiets, nous ne sommes pas seuls, la plupart des catholiques pratiquants partagent nos constats, s’en inquiètent et nous soutiennent.
Les communautés célébrant la liturgie tridentine sont pour la plupart issues de l’ex commission Ecclesia Dei. Je rappelle qu’elles sont nées de la promesse d’un pape canonisé, Jean-Paul II, et d’un préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Josef Ratzinger. En 1988, Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger se sont engagés à ce que les communautés traditionnalistes trouvent toute leur place dans l’Eglise et je cite leurs propres mots « comme elles sont », c’est-à-dire sans changement, sans adaptation et je ne sais quelle ‘normalisation’.
Jean-Paul II et le cardinal Ratzinger ont donné leur parole pour que nous régularisions notre situation canonique et nous leur avons fait confiance, il y a 35 ans.
Nous ne ‘normaliserons’ pas demain notre pèlerinage. Nous resterons fidèles à ce que nous sommes, un pèlerinage traditionnel de chrétienté, une œuvre de fidélité et de résistance dans une Eglise plongée dans une crise qui est d’abord doctrinale, qu’elle doit admettre et regarder en face.
Nous savons que la réforme de l’Eglise commence par notre conversion personnelle et nous y travaillons avec la grâce de Dieu sur les routes de Chartres par nos prières et tous nos efforts.
Je vous invite à vous tenir au courant de l’actualité en suivant notre site.
Ecrivez à vos évêques, rencontrez-les pour leur donner les raisons de vos choix. N’oubliez pas de les remercier quand ils ont le courage de respecter les promesses de Saint Jean-Paul II et du cardinal Ratzinger.
Comme deuxième intention, je vous demande de prier pour le repos de l’âme de Benoît XVI, rappelé à Dieu le 31 décembre 2022. Je voudrais répéter ses mots de 2005 qui résument ce que nous entendons justement par ‘crise doctrinale’.
Je le cite : « Posséder une foi claire, selon le Credo de l’Eglise, est souvent défini comme du fondamentalisme… L’on est en train de mettre sur pied une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif et qui donne comme mesure ultime uniquement son propre ego et ses désirs ».
Enfin, comme troisième intention, je vous demanderai de prier pour que nos nations se convertissent et défendent la vie, la famille et l’éducation catholique. Vous le savez, Notre-Dame de Chrétienté a toujours cherché à promouvoir la Doctrine Sociale de l’Eglise. Derrière le mot de chrétienté, nous voulons défendre la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus Christ.
Notre état laïcardisé, sans Dieu ni Maître, croit pouvoir décider de la vie, de la famille et de l’éducation. De sordides calculs politiciens font maintenant de l’avortement et de la fin de vie des enjeux électoraux.
Comme Soljenitsyne, nous disons que « le découragement ne passera pas par nous ». Nous sommes des pèlerins, des militants catholiques courageux, entêtés !
Nos combats, nos sacrifices d’aujourd’hui et d’hier, nos prières sur les chemins de Beauce feront les victoires de demain si Dieu le veut.
Comme chaque année, je me permets de faire appel à vos bonnes volontés. Le pèlerinage fait travailler toute l’année une armée de bénévoles qui se dévouent pour que les trois jours se passent le mieux possible.
Certains de nos amis ont donné des dizaines d’années de week-ends de Pentecôte à Notre-Dame de Chrétienté. La complexité de certains postes impose un engagement dans la durée, nous avons besoin de vous : des cuisines au service d’ordre, de la communication au montage des tentes, de l’encadrement d’un chapitre à la formation, vous trouverez à Notre-Dame de Chrétienté le métier de vos rêves pour vos prochains week-ends de Pentecôte.
Le testament spirituel de l’abbé Gordien est à lire attentivement pour notre édification. Je laisse à votre méditation ses mots sur le sacerdoce du prêtre : « Je n’ai jamais regretté un seul instant d’avoir répondu oui au Seigneur qui m’a comblé de ses grâces à travers mon ministère. Quel don inestimable que celui d’être prêtre de Jésus- Christ ! »
Notre-Dame de Paris, priez pour nous, Notre-Dame de Chartres, priez pour nous, Notre Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous !