Au troisième congrès mondial pour l’apostolat des laïques, le 5 octobre 1957, Pie XII définissait ce qu’il fallait entendre, au sens strict, par cette expression « apostolat des laïques » : « c’est, dit-il, la prise en charge par des laïques des tâches qui découlent de la mission confiée par le Christ à Son Eglise ». Puis, il élargissait ce champ pour l’étendre à toute l’œuvre de christianisation du temporel. Dès lors, « l’apostolat des laïques embrassera l’ensemble des tâches que les laïques, vivifiés par la charité christique, devront accomplir au plan spirituel et ecclésial ainsi qu’au plan temporel et profane » (Cardinal Journet, Théologie de l’Eglise).
Ainsi, le décret sur l’apostolat des laïcs de Vatican II (Décret Apostolicam actuositatem) définit l’apostolat comme toute activité du Corps mystique qui tend à faire participer tous les hommes à la Rédemption et au salut et ainsi, par eux, à ordonner en vérité le monde entier au Christ. Le laïc qui est tout ensemble membre du peuple de Dieu et de la cité des hommes n’a qu’une conscience et le propre de son état étant de mener sa vie au milieu du monde et des affaires profanes, il exerce, notamment, cet apostolat quand il s’efforce de pénétrer l’ordre temporel d’esprit évangélique (Le renouvellement chrétien de l’ordre temporel fait l’objet du n°7 de la Déclaration conciliaire).
Apostolat et charité
« Tout apostolat trouve dans la charité son origine et sa force, mais certaines œuvres sont par nature aptes à devenir une expression particulièrement parlante de cette charité : le Christ a voulu qu’elles soient le signe de sa mission messianique (cf. Mat.11, 4-5) » (idem, n°8). Dans Chriti fideles laïci (Exhortation apostolique post -synodale sur la vocation et la mission des laïcs dans l’Eglise et dans le monde, du 30 décembre 1988), à propos de ce type de service de la charité (n°41 : la charité, âme et soutien de la solidarité), le Pape Jean-Paul II cite un passage de la Déclaration conciliaire : « La Sainte Eglise, en joignant l’agapé à la Cène eucharistique, se manifestait toute entière réunie autour du Christ par le lien de la charité ; ainsi, en tout temps, elle se fait reconnaître à ce signe d’amour ; tout en se réjouissant des initiatives d’autrui, elle tient aux œuvres charitables comme à une partie propre de sa mission propre et comme un droit inaliénable. C’est pourquoi, la miséricorde envers les pauvres et les faibles, les œuvres dites de charité et de secours mutuel pour le soulagement de toutes les souffrances humaines sont en particulier honneur »
Le pape cite alors les formes anciennes et toujours nouvelles par lesquelles se manifeste cette charité. Il souligne que les œuvres caritatives, œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle, représentent le contenu le plus évident et le plus habituel de l’animation chrétienne de l’ordre temporel. Les laïcs manifestent par là leur participation à la Royauté de Jésus-Christ « qui est venu pour servir et non pour être servi ». « Une pareille charité pratiquée non pas
seulement par des particuliers mais aussi solidairement par des groupes et des communautés est et sera toujours nécessaire ; rien ni personne ne pourra en tenir lieu, pas même les nombreuses institutions et initiatives publiques ». Dans cet esprit, Jean-Paul II insistait sur l’importance du bénévolat. On pourrait également ici évoquer la compassion, qui n’est pas un sentiment vague d’attendrissement superficiel mais « qui est le beau nom de la charité quand elle se tourne vers les malheureux, non pas seulement par pitié, mais pour partager leur douloureux destin, les aider à l’assumer et peut-être même à le surmonter » (P. René Coste, Les fondements théologiques de l’Evangile social).
Civilisation de l’amour, fondée en vérité
Reprenant l’expression de Paul VI, Jean-Paul II a souvent évoqué la civilisation de l’amour, fondée sur les valeurs évangéliques de la fraternité, de la justice et de la dignité des personnes ; il précisait que, par civilisation, il entendait l’ensemble des conditions morales, civiles et matérielles qui permettent à la vie humaine une plénitude raisonnable, un heureux destin éternel.
Si le lien entre amour et justice est souvent évoqué, celui entre amour et vérité est parfois oublié. Pourtant, à plusieurs reprises, saint Jean emploie l’expression « aimer en vérité » Dans l’épître aux Romains (13, 8), saint Paul écrit que « la charité est la Loi dans sa plénitude ». On n’entre dans la vérité que par l’amour, affirme saint Augustin. Une pensée manichéenne antipolitique et antiévangélique, note le cardinal Journet (Thème développé dans Exigences en politique (1945), repris dans l’ouvrage publié sous le titre Théologie de la politique), tend à opposer ces deux aspects de la double mission des laïcs. D’où l’importance, dit-il, d’une théologie de la politique.
« La charité », Antoine Bérenger (1852)
L’ordre social né de la loi de la grâce
Voulant insister sur l’engagement des laïcs chrétiens dans la cité, engagement qui « est une occasion providentielle pour un exercice continuel de la foi, de l’espérance et de la charité » (Note doctrinale à propos de questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique, de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, signée du cardinal Ratzinger, le 24 novembre 2002), nous devons préciser ce qu’il faut entendre par ordre social chrétien. « Il n’est pas autre chose, précise le cardinal Journet (in L’ordre social chrétien, paru en 1931, dans Nova et Vetera), que l’ordre social surnaturel qui, après s’être manifesté progressivement sous la loi de nature et sous la loi ancienne est venu à pleine éclosion avec l’ère chrétienne ». Quand le christianisme est entré dans le monde, il a constitué un ordre social spirituel, transcendant par rapport au monde de la culture et de la civilisation et il s’est attaché à modifier profondément ce monde de la culture et de la civilisation, et notamment l’ordre social temporel. « L’ordre social chrétien n’est donc pas avant tout la politique chrétienne et l’économie chrétienne, c’est avant tout l’ordre social spirituel, c’est à dire l’Eglise. C’est ensuite et secondairement l’ordre social temporel qui comporte une politique chrétienne et une économie chrétienne. Si l’on oublie cette vérité, on donnera forcément dans le naturalisme social » (idem). On agira comme si l’Eglise n’était pas une société visible de droit divin. On ne peut donc réduire l’ordre social chrétien à l’ordre temporel. Mais ce serait une erreur de vouloir disjoindre, séparer ces deux ordres. « Il n’y a pas d’erreur plus anticatholique (…) mais cette erreur trouve jusque dans nos cœurs de catholiques des complicités secrètes. Nous avons tous la propension à vivre en partie double » (idem).
La charité politique
Certes l’Eglise peut exister dans un cadre temporel hostile. Elle n’a pas attendu Constantin pour se développer. Mais de profondes connexions lient les deux ordres. Toutes les perversions de l’organisation temporelle tendent à nuire à la vie de l’Eglise et l’Eglise a le constant souci de restaurer l’ordre temporel afin que le royaume de Dieu soit intégral. « L’Eglise, sans doute, dit Pie XI, de par sa mission divine, ne vise que les biens spirituels et impérissables, mais telles
sont les harmonies providentielles de l’ordre universel, que son action contribue au bonheur terrestre des individus et de la société aussi efficacement que si elle avait été établie tout exprès pour le promouvoir ». Quand les mœurs se dégradent, rendant le monde inhabitable, « c’est l’enfer qui redéborde sur la terre » dit Péguy ; seuls résistent les saints et les martyrs. Mais quand fleurissent les vertus et que le monde se plie aux exigences surnaturelles, nombreux sont
ceux qui peuvent vivre et mourir dans l’amour. Trop faibles pour remonter seuls le courant d’un milieu pervers, ils deviennent assez forts pour marcher tous ensemble vers leur salut. Telle est bien l’analyse que proposait Pie XII lorsqu’il affirmait : « De la forme donnée à la société conforme ou non aux lois divines, dépend et découle le bien ou le mal des âmes, c’est à dire le fait que les hommes, appelés tous à être vivifiés par la grâce du Christ, respirent, dans les contingences terrestres du cours de la vie, l’air sain et vivifiant de la vérité et des vertus morales ou, au contraire, le microbe morbide et souvent mortel de l’erreur et de la dépravation » (Discours pour le cinquantième anniversaire de Rerum Novarum,11 juin 1941).
C’est donc poussés par la charité théologale que nous devons travailler à l’instauration d’un ordre social chrétien. C’est pour préciser ce domaine de la charité que Pie XI emploie l’expression de charité politique, dont il souligne l’aspect essentiel : « Tel est le domaine de la politique qui regarde les intérêts de la société toute entière et qui sous ce rapport est le champ de la plus vaste charité, de la charité politique, dont on peut dire qu’aucun autre ne lui est
supérieur , sauf celui de la religion » (Allocution aux étudiants catholiques italiens, 18 décembre 1927).
Ainsi, coopérer au rétablissement de l’ordre social « n’est-ce pas là, un devoir sacré pour tout chrétien ? demande Pie XII, dans l’ allocution aux étudiants catholiques italiens. Ne vous laissez pas induire en erreur par les fabricants de théories fausses et malsaines (…) qui prétendent que la Rédemption appartenant à l’ordre de la grâce surnaturelle et donc par suite, œuvre exclusive de Dieu, elle n’a pas besoin de notre coopération. Ah ! déplorable inintelligence de l’œuvre de Dieu ! (…) Comme si depuis deux mille ans, ne vivait pas, ne persévérait pas, dans l’âme de l’Eglise, ce sentiment de la responsabilité collective de tous pour tous, ce sentiment qui a poussé et pousse encore les âmes jusqu’à l’héroïsme charitable des moines agriculteurs, des libérateurs d’esclaves, des guérisseurs de malades, des messagers de foi, de civilisation, de science ». Jean-Paul II a lui aussi fermement insisté sur la responsabilité des fidèles laïcs, au service de la personne et de la société : « Ils ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la politique, à savoir à l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative culturelle qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions, le bien commun » (Christi fideles laïci 42).
Dans la Note doctrinale sur l’engagement des chrétiens en politique, le cardinal Ratzinger écrit « Vivre et agir politiquement, en conformité avec sa conscience, est l’expression par laquelle les chrétiens offrent leur contribution cohérente pour qu’à travers la politique s’instaure un ordre social plus juste et plus adéquat à la dignité de la personne » (n°6). A son tour, il précise cette action politique qu’il lie à la culture : « Il ne faudrait pas penser – ce serait réducteur – que l’engagement des catholiques puisse se limiter à une simple transformation des structures.. En effet, si, à la base il n’y a pas une culture capable de recevoir, de justifier et de transformer en projets les exigences qui dérivent de la foi et de la morale, les transformations reposeront toujours sur des fondements fragiles » (n°7).
Justice et charité
Le Sermon sur la montagne (Mat. 5 à 7) est une présentation de la justice nouvelle, supérieure à l’ancienne : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des Pharisiens, vous n’entrerez certainement pas dans le Royaume des Cieux » (5, 20). Il révèle l’Amour incarné dans le Maître du Royaume et il appelle les hommes à faire l’apprentissage de l’amour à l’égard de Dieu et du prochain. Il s’ouvre sur la proclamation des Béatitudes qui répondent aux aspirations les plus profondes de joie et de bonheur.
La justice nouvelle garde sa richesse vétérotestamentaire : « N’allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes, je ne suis pas venu abolir mais accomplir ». Mais elle fait de l’amour sa dynamique fondamentale. Unir les deux commandements de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain, au point de n’en faire qu’un seul, n’est pas une innovation totale, puisque saint Luc fait énoncer ce double commandement, comme étant la synthèse des exigences éthiques et spirituelles de l’Ancien Testament, par le légiste interrogé par Jésus sur le contenu de la Loi (Luc 10,28). Mais par Sa vie et Son enseignement, Jésus lui donne une portée inaccessible avant la Révélation, dans sa plénitude, du Dieu qui est Amour. « Aimez-vous comme je vous ai aimés » (Jn 13,34). «Les deux commandements vétérotestamentaires, repris dans toute leur richesse par le Nouveau Testament, y sont transfigurés et universalisés dans la
Communion d’amour absolu des trois Personnes Divines » (P. René Coste, ouvrage cité. nous utilisons ici le chapitre IV de cet ouvrage (p.236 à 264).
Toute la cohérence catholique est dans cet accomplissement, dans cette relation du Décalogue (Loi confiée à Moïse sur le Sinaï) et des Béatitudes. Jean-Paul II insiste sur ce lien dans « Veritatis splendor » (Encyclique sur l’enseignement moral de l’Eglise, 6 août 1993 (n°16), citant cette admirable synthèse de saint Augustin : « La loi a été donnée pour que l’on demande la grâce et la grâce a été donnée pour que l’on accomplisse la loi » (idem, n°23). Il précise : «Même si dans la réflexion théologique et morale on a pris l’habitude de distinguer la loi de Dieu, positive et révélée , de la loi naturelle (Les dix Commandements (le Décalogue) en constituent la synthèse), et dans l’économie du salut la loi ancienne de la loi nouvelle, on ne peut oublier que ces distinctions utiles se réfèrent toujours à la Loi dont l’auteur est le Dieu unique Lui-même et dont le destinataire est l’homme » (Veritatis splendor n°45).
La pertinence sociale du Sermon sur la montagne
L’interprétation du Sermon sur la montagne a une longue histoire. On y a vu des exigences ne s’appliquant qu’aux chrétiens ; on a considéré qu’il s’agissait de conseils à suivre en toute liberté, dans la mesure où l’on visait la perfection évangélique ; on distinguait alors conseils et préceptes (notion liée à commandements). Nombreux sont ceux qui estiment que l’amour est irréalisable au niveau collectif et qu’à ce niveau la recherche de la justice est suffisante.
On a donc traduit ce Sermon en règle de vie personnelle, mais peu ont essayé de l’appliquer à la vie en société. Or c’est bien un nouveau type de société que présente Jésus. Le Sermon sur la montagne concerne aussi bien l’éthique sociale que l’éthique personnelle : il fonde les dimensions sociales de la Foi. La nouvelle justice est un appel à l’amour qui doit animer toute le vie aussi bien dans ses dimensions sociales que dans ses dimensions personnelles. « Pour les chrétiens, l’impératif des enseignements de Jésus est valable aux divers niveaux de la vie sociale, et jusque dans les conséquences politiques. De l’esprit du Sermon sur la montagne, qui est l’esprit de la fraternité prévenante, nous devons tirer des conséquences également pour la politique » (Lettre pastorale des Evêques allemands : La justice construit la paix, 1983, Documentation Catholique du 5 juin). Reste que les enseignements du Sermon sur la montagne ne sont pas des lois applicables de façon schématique. La politique doit prendre en compte les aspects concrets des problèmes à résoudre ; elle doit avoir le sens du réel, où sont présents le mal et l’injustice, elle ne peut être aveugle. Les évêques allemands prennent l’exemple du verset 5,39 : « Eh bien, moi je vous dis de ne pas tenir tête au méchant ». On ne peut estimer irréaliste la directive évangélique mais il ne s’agit pas non plus d’y voir une exigence de non-violence absolue. La règle suprême et englobante reste celle de la charité (agapè) qui doit s’efforcer d’être efficace. Elle n’exclut pas le recours à la force. La notion d’efficacité appliquée à l’amour ne doit pas surprendre, dans la mesure où elle est liée à celle de service et de bien commun
L’amour social, âme de la justice
« Ce qui est demandé c’est un amour créateur qui, même dans la résistance à l’injustice, reste exempt de haine et de volonté de vengeance, et qui s’efforce avant tout de surmonter le mal à sa racine » (Idem). Cet amour créateur, qui s’ingénie à trouver des solutions aux conflits, transforme notre regard et place la politique dans l’horizon du Sermon sur la montagne. « La loi lie à une forme très déterminée de comportement. L’amour a la force de renouveler le droit :
dans une situation extraordinaire et sans détruire le contexte de la vie de la communauté, il est capable de développer de nouvelles solutions et façons de se comporter (…) Pour cela il est aussi actif là où la loi a des trous et où celui qui s’oriente seulement suivant la loi passe à côté de situations qui ne sont pas prévues dans ses dispositions, comme le prêtre et le lévite de la parabole du bon Samaritain » (Pannenberg, cité par le P.René Coste, p.251).
Concrètement, Jean-Paul II est revenu à de nombreuses reprises sur ce qu’il ne craint pas d’appeler « l’amour social ».
Dans Redemptor hominis, sa première encyclique (4 mars 1979), parmi les interrogations que l’Eglise ne peut pas ne pas se poser, il demande : « Est-ce que croissent vraiment dans les hommes, entre les hommes, l’amour social, le respect des droits d’autrui, ou est-ce que croissent au contraire les égoïsmes aux différents niveaux, les nationalismes exagérés au lieu de l’authentique amour de la patrie, et encore la tendance à dominer les autres au delà de ses propres droits et mérites légitimes, ainsi que la tendance à exploiter l’ensemble du progrès matériel, technique et productif dans le seul but de dominer les autres ou en faveur de tel ou tel impérialisme ? » (Redemptor hominis 15). Il précise que l’Eglise trouve le principe de cette sollicitude pour l’homme en Jésus Christ lui-même.
Dans son message pour la journée mondiale de la paix du 1er janvier 2002, il lie justice et pardon. «Parce que la justice humaine est toujours fragile et imparfaite (…), elle doit s’exercer et, en un sens être complétée par le pardon qui guérit les blessures et qui rétablit en profondeur les rapports humains perturbés. Cela vaut aussi bien pour les tensions qui concernent les individus que pour celles qui ont une portée plus générale et même internationale. Le pardon ne s’oppose d’aucune manière à la justice, car il ne consiste pas à surseoir aux exigences légitimes de réparation de l’ordre lésé. Le pardon vise plutôt cette plénitude de justice qui mène à la tranquillité de l’ordre ». Il faudrait ici citer de très larges extraits de Christi fideles laïci (notamment son paragraphe 42), exhortation dans laquelle Jean-Paul II explicite le lien entre politique et promotion de la justice, entre politique et esprit de service.
Nous pouvons, en conclusion, reprendre les deux « lettres-programmes », de Jean-Paul II, écrites à l’approche puis à l’entrée du 21ème siècle. Dans Tertio millenio adveniente, il demandait d’aborder le vaste thème de la crise de la civilisation et de répondre à cette crise par la civilisation de l’amour, fondée sur les valeurs universelles de paix, de solidarité, et de liberté qui trouvent dans le Christ leur plein accomplissement.
Et dans Tertio millenio ineunte, il insiste sur le pari de la charité « qui s’ouvre par nature au service universel, nous lançant dans l’engagement d’un amour actif et concret envers tout être humain ». Evoquant l’Evangile de saint Matthieu (j’avais faim…j’avais soif… vous êtes venus jusqu’à moi, Mat. 25, 35-36) il précise : « cette page n’est pas une simple invitation à la charité mais une page de christologie qui projette un rayon de lumière sur le Christ Lui-même »
Enfin, évoquant les défis actuels, il souligne que devant la difficulté de promouvoir une perspective de foi, il s’agit souvent d’interpréter et de défendre les valeurs fondées sur la nature même de l’être humain. « La charité se fera alors nécessairement service de la culture, d e la politique, de l’économie, de la famille pour que partout soient respectés les principes fondamentaux dont dépendent les destinées de l’être humain et l’avenir de la civilisation ».
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