Etrange conception du dialogue et de la démocratie à la C.E.F.

A propos de la note rédigée par le Conseil "Famille et société" de la C.E.F. (Conférence des évêques de France)

Vous avez dit « dialogue » ?


Une note rédigée par le Conseil "Famille et société" de la Conférence des évêques de France (publiée sur son site) invite les catholiques à « poursuivre le dialogue » sur le « mariage pour tous » en des termes particulièrement inquiétants : « L’exercice de la démocratie suppose d’admettre dès le départ que les divergences d’opinion sont légitimes. » Comme si notre opposition à la rupture anthropologique que le pouvoir socialiste nous impose aujourd’hui était simplement une opinion parmi d’autres ! Quid des principes non négociables ?

« C’est une preuve de maturité démocratique que d’accepter sans violence que son propre point de vue ne soit pas retenu », ajoute le document épiscopal, parmi d’autres citations de même nature conciliante, nous enjoignant à « vivre l’exigence démocratique ». Vivre l’exigence démocratique de Créon plutôt que l’exigence métaphysique d’Antigone ! Dans le compromis moral et politique. Subordonner la loi divine à la loi du nombre : « Le débat doit normalement permettre d’améliorer un projet de façon à recueillir l’adhésion du plus grand nombre. » Contribuer ainsi à la métaphysique et au dogme du pluralisme, c’est-à-dire au culte de l’homme : « La laïcité accueille dans l’espace public les opinions et contributions à la recherche de l’intérêt général, exprimées au nom d’une conviction religieuse ou spirituelle, car elle reconnaît la richesse du pluralisme. L’Eglise, comme toute association, peut faire entendre ses arguments. » Sacrifier à ce dogme maçonnique en se faisant association humaine parmi les autres, soumise à ce Contrat social des associations analogue au funeste Contrat de Rousseau ! Se croire suffisamment intelligent pour instruire cette démocratie religieuse, comme Eve s’est cru assez maligne pour discuter avec le père du mensonge dans sa première « movida » (manœuvre) !

On opposera justement, à ce jus pieux démocratique des évêques de France, la parole du futur pape François dans son livre "Amour, service et humilité" (Magnificat) : « On ne peut pas dialoguer avec l’ennemi de notre “Salut” : il faut lui faire face, en le combattant jusque dans ses intentions. »

REMI FONTAINE
dans "Présent", n° 7869 du 8 juin 2013

Action : non, les principes non-négociables ne sont pas une opinion parmi d'autres.
Relire le court texte les résumant.